27ème Camp international de la jeunesse anticapitaliste et révolutionnaire : « La rivoluzione sara mondiale » !
Par Gilles et Charlotte le Lundi, 06 Septembre 2010 PDF Imprimer Envoyer

Pendant les vacances scolaires, l’activité politique continue ! Cette année, le camp Jeunes s’est déroulé du 24 au 31 juillet, à Perugia en Italie. Au programme : prendre le temps de se rencontrer entre camarades, échanger des expériences de luttes, se former et bien sûr faire la fête ensemble ! Carnet de voyage.

Le camp international des jeunes, organisé par la 4ème Internationale1, c’est le rassemblement de près de 500 jeunes venant de nombreux pays européens (allant de la Grèce au Portugal en passant par la France, l’Allemagne, le Danemark ou encore la Pologne par exemple) et du reste du monde (Mexique, Philippines, Corée du Sud,…). Première particularité : il est autogéré. Ce sont donc les participants qui le font vivre, d’un point de vue pratique (nettoyage, bar, etc.) et politique (ateliers, meetings). Cela nécessite une bonne coordination quotidienne, assurée par des représentant-e-s de chaque délégation. Envie de boire un verre ? Il faut alors sortir les « Che » ! Car le camp a aussi sa monnaie locale, dont le taux de change varie en fonction de la richesse du pays d’origine. Tout ça permet d’expérimenter la solidarité en actes.

Autre caractéristique de ce camp Jeunes : l’espace « femmes » (non-mixte) et l’espace LGBTQI (Lesbiennes-Gay-Bi-Trans-Queer-Intersexes). Ces deux espaces ont pour but de pouvoir creuser les questions de genre et de sexualité, et de faire le point sur les situations et les luttes des femmes et des minorités sexuelles dans les différents pays. Ils servent également à préparer les soirées thématiques Femmes (non-mixte également) et LGBT, destinées à faire vaciller les normes hétéro-sexistes par des expériences alternatives de fête, en ayant un autre rapport à l’autre que celui qui est ancré dans nos têtes.

Une délégation belge plurielle

La délégation belge comptait 20 personnes dont une moitié de membres des Jeunes anticapitalistes (JAC, organisation de jeunes en solidarité politique avec la LCR) et l’autre composée de jeunes sympathisants et curieux. Cette pluralité de la délégation belge et du camp en général constitue une richesse dont nous avons tou-te-s pu estimer la valeur : chacun avait évidemment des attentes différentes en fonction de son parcours et de son bagage mais nous avons tou-te-s trouvé notre place, dans un groupe bien soudé et complice, toujours dans le respect mutuel et la franchise. La délégation belge s’est particulièrement impliquée dans les discussions sur la crise écologique et nos réponses écosocialistes, sur l’islamophobie et le racisme qui doivent être combattus y compris au sein de la gauche, et bien évidemment sur la question nationale en Belgique, au cœur de l’actualité. Mais nous avons aussi pu débattre de la théorie queer, de la crise de la gauche, du rôle réactionnaire du Vatican envers les droits des femmes, ou encore de la grève générale comme composante de la stratégie révolutionnaire…

Une réponse anticapitaliste et révolutionnaire, pour que la peur change de camp

Des rencontres inter-délégations avaient lieu quotidiennement : en petit groupe, on pouvait alors découvrir les situations des différents pays rencontrés, et en débattre entre nous. Ces rencontres nous ont par exemple permis de discuter de l’histoire des luttes sociales en Corée du Sud, des conséquences de la marée noire de BP sur la préparation du sommet de Cancun au Mexique, de la recomposition politique de la gauche au Portugal (avec le Bloco de Esquerda) ainsi qu’en France (NPA) et de la crise de la dette et des grandes mobilisations sociales contre le FMI, l’UE et le gouvernement en Grèce. L’occasion de constater une fois encore que le capitalisme frappe partout, mais différemment, et que les rapports de forces et les réponses de la gauche anticapitaliste et révolutionnaire varient aussi et font débat.

Ce camp nous l’a montré, nous sommes au cœur d’une crise internationale majeure et multiforme du système capitaliste. Face à cette crise, il est important de se poser la question de quelle alternative nous opposons à ce système et de quelles forces pourront défendre cette alternative. C’est pour répondre à ces questions que le programme du camp a consacré trois jours aux notions de « classe, genre, identités », pour analyser la fragmentation de la classe des travailleurs au niveau mondial. Celle-ci est divisée et traversée par les oppressions racistes, hétéro-sexistes, ou encore par l’oppression des jeunes. Un des problèmes principaux auxquels nous faisons face est donc que la conscience de classe, la conscience de faire partie d’une classe aux intérêts communs, a très fortement diminué, principalement depuis le tsunami néolibéral des années 1980. Notre tâche est donc de favoriser le renouveau de cette conscience. Une des réponses possibles est celle de la création de regroupements (comme le NPA en France) de toutes les forces anticapitalistes, écologistes, féministes, antiracistes etc. pour unifier les luttes et les expériences en dépassant cette fragmentation pour que « la peur change de camp ». Cet outil politique doit être réellement utile aux exploité-e-s et opprimé-e-s pour les renforcer et leur redonner confiance face aux attaques antisociales des gouvernements, soumis aux intérêts capitalistes. Dans ces regroupements, il est important pour les sections de la 4ème Internationale de pouvoir garder notre propre réflexion et nos structures collectives pour ne pas perdre notre indépendance et notre perspective révolutionnaire.

Et maintenant, la rentrée de la lutte des classes !

En Belgique aussi, on sait que le règlement de la crise de l’Etat belge se produira en même temps qu’un plan d’austérité massif (il faut économiser 25 milliards d’euros) : les JAC comme la LCR doivent être prêts, présents et actifs dans les résistances qui ne manqueront pas de naître face à ces reculs sociaux. Les JAC se sont impliqués l’année dernière dans les luttes écologiques, pour la Palestine (BDS), dans les luttes féministes et antiracistes (MDF, Marche Mondiale des femmes). Il est important d’arriver à continuer ce travail, tout en engageant nos forces dans ces nouvelles luttes contre l’austérité, qui touche particulièrement les femmes, les jeunes et les immigré-e-s (ou considérés comme tels par le pouvoir raciste).

Nous savons déjà qu’il y aura deux rendez-vous internationalistes incontournables à la rentrée : la grande manifestation en front commun syndical contre l’austérité du 29 septembre à Bruxelles et le camp No border (à Bruxelles aussi) du 27 septembre au 3 octobre. L’occasion pour nous de reprendre en chœur les paroles qu’on a chantées tous ensemble lors du meeting qui clôturait le camp : « La revoluzione, sera mondiale, e viva la cuarta internazionale ! » avant d’entonner l’Internationale, puis d’aller vider le stock de vin restant et danser encore tous ensemble. Pour enfin se dire au revoir…jusqu’à l’année prochaine !

 

 

Voir ci-dessus