Ecole anticapitaliste de printemps 2012 : un succès prometteur !
Par Formation Léon Lesoil le Vendredi, 01 Juin 2012 PDF Imprimer Envoyer

Au cours du week-end de la Pentecôte, les 26, 27 et 28 mai, s'est tenue, à Wépion, l'école anticapitaliste de printemps de la Formaton Léon Lesoil dans son édition 2012. Une rencontre entre des militants et des militantes internationalistes, politiques et syndicalistes, jeunes et moins jeunes, venuEs de différents pays et de divers horizons pour nous faire partager leurs expériences et leurs visions. Nous publierons les comptes-rendus de différents moments sur ce site... 


Chaud devant...

En choisissant le weekend de Pentecôte et La Marlagne (Wépion) pour tenir son École Anticapitaliste de Printemps, la Formation Léon Lesoil prenait un double risque lié à la météo : soit que les militantEs, en cas de beau temps, s'orientent vers des activités plus bucoliques ; soit que la pluie les éloigne des sombres forêts des hauteurs de Wépion...

Rien de ceci ne s’est passé. Nous étions finalement plus d’une centaine, plus du double que dans l’édition précédente. Le beau temps nous a bien servi puisque plusieurs ateliers et débats se sont déroulés sur l’herbe, ou sous les arbres, nous permettant de « regonfler » nos batteries et nos connaissances.

Il faut dire que le programme proposé, combinant exposés, débats, ateliers et spectacles, ne pouvait mieux coller à l’actualité. Des débats riches, respectueux, sans tabous, en prise avec la  les moments chauds qui sont devant nous

Une belle brochette d’orateurs devant une salle bien remplie, on a commencé fort le samedi. Le débat sur les relations « syndicats et partis » à partir de la « Lettre ouverte aux syndicalistes » de la LCR, la visite d’un faux Di Rupo plus vrai que nature et le meeting international avec (notamment) Olivier Besancenot, ont donné le ton de toute l’Ecole de Printemps.


Débat Partis/Syndicats : une belle palette de nuances…

Malgré le beau soleil qui nous attirait dehors, le premier débat de l’Ecole de Printemps consacré aux suites de la « lettre ouverte aux syndicalistes » de la LCR a du se tenir dans la grande salle pour des raisons techniques (film, amplification et interprétation). Dans la salle un public très varié et de nombreux militant(e)s syndicaux(ales) de différents secteurs et régions.

Après un petit film qui retraçait les faits marquants depuis juillet 2011 (dépôt de la note Di Rupo basée sur le « modèle allemand » qui a grandement inspiré la déclaration gouvernementale), un premier tour de table avec le panel d’intervenants à qui nous avons demandé leur point de vue sur les déclarations de la FGTB de Charleroi le 1er mai.

C’est naturellement à Daniel Piron (secrétaire régional FGTB Charleroi) que nous avons donné la parole en premier. Celui-ci a rappelé la longue histoire de la dégradation des rapports entre syndicalistes de la FGTB et le PS dans sa région. Ce qui lui a permis de réaffirmer que l’appel du 1er mai pour « construire une force politique à gauche du PS et d’Ecolo » ne peut être interprété comme une initiative personnelle ou un feu de paille.

Angelo Basile (secrétaire régional adjoint des Métallos Wallonie Bruxelles de la FGTB) a surtout insisté sur la nécessaire mise à jour d’un certain nombre d’analyses constatant notamment que le monde du travail change, les « ouvriers » y devenant minoritaires. Ceci conduit à la perte d’un certain nombre de repères et de valeurs (sens du combat collectif lié aux grandes concentrations d’ouvriers des débuts du capitalisme industriel)… Les nouveaux contours de la classe ouvrière, avec l’intervention de Felipe Van Keirsbilck (secrétaire général de la Centrale nationale des employés -CNE-CSC-) ce thème fut complété par une série d’interrogations sur les « prolétaires » d’aujourd’hui : les travailleurs précaires de plus en plus nombreux, les travailleurs sans-emploi, les travailleurs sans-papiers qui sont le résultat d’une « radicalisation » du capitalisme. Catégories de travailleurs qui ne trouvent que difficilement leur place dans les organisations syndicales coincées dans des rigidités et qui sont centrées sur les travailleurs qui ont le « privilège » d’avoir un emploi « normal »… Sandra Gorez (secrétaire régionale FGTB Mons-Borinage) s’est dite, elle aussi, très attachée aux textes fondateurs de la FGTB, notamment en ce qui concerne l’indépendance syndicale. Elle constate que « la gauche de la gauche » ne parvient pas à réaliser l’unité.

Anne-Françoise Theunissen (coordinatrice de l'école des cadres du MOC, ex vice-présidente et candidate à une nouvelle présidence -juin 2012-) s’est plongée dans les 50 dernières années pour décrire les multiples expériences pour rompre les liens des travailleurs chrétiens (et du MOC en particulier) avec les partis ne défendant pas leurs intérêts de classe. Tentatives qui n’ont pas tranché le dilemme entre « sortir du capitalisme » et  des « accommodements » à celui-ci.

Ce fut ensuite aux camarades flamands d’aborder la question sous un nouvel angle. Peter Veltmans faisant lui aussi un rapide survol des « compromis »  des partis socio-démocrates qui ont été néfastes pour les travailleurs  et leurs organisations. Du plan global, aux mesures de « chasse aux chômeurs », au « Pacte des Générations ». Peter et Herman Van Laer (délégué ACCG Devronik - Lettre ouverte à Rudy De Leeuw) décrivent alors les réactions de nombreuses délégations syndicales  qui ont envoyé une lettre ouverte à Rudy De Leeuw, Président de la FGTB qui débute par une phrase sans ambiguïté « Nous n’irons pas par quatre chemins : nous en avons soupé de notre soi-disant relais politique ». Ils marquent l’intérêt pour la proposition de « construire une force politique à gauche » et les initiatives qui s’en rapprochent en Flandre.

Le débat

Après une palette de nuances aussi large, le débat général ne pouvait qu’être riche.

C’est bien entendu les notions  « d’indépendance syndicale », de « contre-pouvoir », de « relais politique » qui furent au centre de la plupart des interventions. A nouveau, le débat fut très nuancé, la manière de définir ces notions et de les articuler est déclinée de différentes manières. Plusieurs camarades ont insisté, exemples à l’appui,  sur l’urgence de sortir de l’impasse dans laquelle les syndicats ont été conduits par des partis qui se sont tous convertis aux « lois du marché » et qui leur imposent des politiques d’austérité drastique. L’urgence est aussi à la mesure de la profondeur de la crise du capitalisme, non seulement économique mais aussi écologique, politique, systémique…  Ces conditions nouvelles font peser de lourds dangers sur les travailleurs et leurs organisations.

Au total une dizaine d’interventions et les convergences étaient réelles sur plusieurs points cruciaux. S’il y avait un réel accord sur l’absolue nécessité que les organisations syndicales rompent avec les partis socio-démocrates (ou socio-libéraux), la mollesse des stratégies de leurs directions ne furent pas épargnées.

Finalement, c’est le temps qui a manqué. « Ce débat ne fait donc que commencer et il est impératif de le porter partout, dans les entreprises, dans les organisations et associations, dans toutes les régions » ce fut un peu ça la conclusion (provisoire) de la discussion.


Intervention d’Olivier Besancenot (NPA, France) lors du meeting internationaliste autour du thème « Contre l’offensive capitaliste, de la résistance à l’alternative »


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Puis le vrai-faux fait son entrée… Beaucoup plus que parodier Elio Di Rupo et ses mesures gouvernementales

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Le thème "contre l’offensive capitaliste, de la résistance à l’alternative" a réuni un panel imporatnt de militants internationalistes dont Olivier Besancenot (France, NPA), Yorgos Mitralias (Grèce, comité grec contre la dette), Manuel Kellner (Allemagne, ISL), assistant parlementaire Die Linke), Leo De Kleijn (Pays Bas, chef de fraction du SP au conseil communal de Rotterdam), Nadia De Mond (Italie, membre de la direction de Sinistra Critica), Céline Caudron (Belgique, porte-parole LCR). Plus haut, l'intervention d'Olivier Besancenot. La lutte du peuple grec contre les politiques d'austérité était au centre des débats.

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Gilbet Achcar (Professeur à l’université de Londres, auteur de « Le choc des barbaries »), Luiza Toscane (militante tunisienne des droits de l’homme), et Brecht De Smet (chercheur à l’université de Gand, spécialiste des mouvements sociaux en Egypte) étaitent au rendez-vous pour nous faire le point sur les révolutions arabes et le processus révolutionnaire en cours, notamment en Egypte, en Tunisie et en Syrie...

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Atelier image-IMAGE avec Little Shiva

Comme il faisait beau on a fait notre atelier dehors. Une quinzaine de militantEs se sont réuniEs autour de mon ordi (hop, pas de projecteur dehors!) pour suivre la présentation que j'avais préparée. J'ai focalisé sur trois points: la visibilité, l’identité et la propagande.

Visibilité

– L'image documente la réalité (montrer = exister) mais peut aussi manipuler l'opinion, donc il faut savoir décrypter. Par exemple, les images qu'on voit beaucoup on ze oueb de flics à Blockupy Frankfurt qui enlèvent leurs casques semblent dire que certains flics étaient solidaires avec le peuple. FAUX! J'ai rencontré deux dames qui étaient là et elles ont expliqué avec beaucoup de conviction que ce n'était pas du tout le cas, et que les flics avaient enlevé leurs casques parce qu'ils crevaient de chaleur !

– L'image te permet (à toi en tant que militant ou à ton orga) de te projeter, tout à fait comme projettent les vêtements qu’on porte certaines valeurs ou affinités.

– Avec l'image on occupe l'espace mental - l'image est absorbée par l'inconscient.

Identité

Quand on analyse l'image dans le contexte d'identité, on se pose forcément ces quelques questions:

– Qui suis-je?

– A qui je m’adresse, ma cible, mon but?

– Qui est ma concurrence?

Propagande…

- l'histoire révolutionnaire du collage et du photomontage (art/illustration/propagande)

- discussion de techniques

- A l'œuvre! ceux et celles parmi les présents qui ont préféré rester se sont mis avec application dans une session de collage, leurs images, œuvres seront publiées (juste le temps de tout scanner).

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Place à la chanson engagée, à la chanson d'amour avec le groupe Duwoh, formé par Anke Hintjens (chant) et Bernard Van Lent (accordéon)

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Voir ci-dessus