FOCUS 2007
Par David Dessers le Lundi, 09 Octobre 2006 PDF Imprimer Envoyer

A l’heure d’écrire cet éditorial de La Gauche, les élections communales viennent à peine de s’achever. En Flandre, les résultats donnent une victoire claire en faveur de la droite et de l’extrême droite ; la démocratie chrétienne et le Vlaams Belang sortent renforcés du scrutin.

A l’heure d’écrire cet éditorial de La Gauche, les élections communales viennent à peine de s’achever. En Flandre, les résultats donnent une victoire claire en faveur de la droite et de l’extrême droite ; la démocratie chrétienne et le Vlaams Belang sortent renforcés du scrutin. Certes, comme le soulignent les commentaires médiatiques, on n’a pas assisté à la « marrée brune » tant redoutée puisque le VB est en train de stagner dans les grandes villes comme Anvers, Gand ou Malines. Mais il n’y a pas de quoi tomber dans le triomphalisme.  Dans bon nombre de petites communes, le Vlaams Belang obtient plus de 10%, en s’y présentant pour la première fois, autrement dit à partir de rien du tout. Le problème (et le danger) reste donc entier ; la politique des partis traditionnels, dominée par le néolibéralisme, loin de stopper l’extrême droite, continue à le doper. Dans une ville comme Anvers, le SP.A devient malgré tout le plus grand parti, mais ce n’est pas au détriment du Vlaams Belang, qui progresse à nouveau avec un demi pourcent et qui ne perd aucun siège. Dans des petites villes comme Alost, le Vlaams Belang devient le plus grand parti. Bref, malgré la stagnation ou le progrès limité constatée ici ou là, ce 8 octobre est bel est bien un nouveau dimanche noir.

En Wallonie, le PS connaît un recul, mais certainement pas dans la mesure attendue après les affaires qui l’ont secoué au cours de la dernière période et il reste le parti dominant. Ce recul profite avant tout au CDH ou aux libéraux. L’extrême droite, dont on pensait qu’elle cueillerait tous les fruits, n’obtient pas de percée massive, mais gagne tout de même des scores parfois très importants si l’ont additionne les différentes listes qui s’arrachent le sigle « FN ». A Charleroi, le FN « historique » et son rival obtiennent ainsi ensemble près de 12%, soit le double du seul FN en 2000. Enfin, tant au Nord qu’au Sud du pays, les partis Verts continuent à reculer.

Comme nous l’avions déjà écrit dans notre numéro précédent : le 8 octobre n’a pas été le « grand tournant » en faveur de la gauche radicale. En ce qui concerne le POS, qui avait décidé de ne pas se présenter, mais dont une dizaine de camarades étaient présents sur des listes locales : notre camarade Jean-Paul Martens a été réélu à Zaventem avec 269 voix de préférence. A Anderlues, Freddy Dewille a été élu pour la troisième fois consécutive, cette fois-ci sur la liste « Gauche » (7,48%). Notre ami Filip De Bodt maintient ses deux sièges à Herzele (il avait espéré un troisième). Félicitations donc à Jean-Paul, Freddy ainsi que les deux élus de Leef !-Herzele. Ensuite, la liste « Vanonderuit », animée par notre camarade Bruno De Wit à Malines, a obtenu 1,44% des voix. Quant à la liste Alternative Forestoise, où deux candidats du POS étaient présents, elle a obtenu un bon score avec 3,55% mais rate de peu un élu.

Quant au PTB, qui, une fois de plus, avait mis le paquet ; à Zelzate (à côté d’Anvers) il a obtenu un score monstre de 21%, ce qui lui donne six élus. Dans le district anversois de Hoboken, ses bons résultats (8,27%, 2 élus) permettent d’éviter au VB d’obtenir la majorité. Ses scores stagnent à Bruxelles, mais progressent dans certaines villes wallonnes comme Charleroi, Seraing (1 élu), La Louvière (1 élu), Herstal (pas de troisième élu comme espéré). Au total, les conseillers communaux PTB passent de 5 à 15. Ce n’est pas la « percée historique » tant attendue par ce parti, mais c’est un progrès significatif. Ajoutons que le PC obtient 1,27% à Liège ; 3,50% à Seraing et 5,39 à Flémalle (en cartel avec le Mouvement socialiste et le PTB). A La Louvière, la liste UDSC lancée par des syndicalistes gagne 5,81% et 2 élus. Le MAS, qui présentait une dizaine de listes, obtient 0,45% en moyenne.

Tous ces résultats montrent qu’il faut continuer à élaborer une alternative à gauche pour les élections fédérales de 2007. Tous les élus de la gauche radicale et anti-néolibérale peuvent y contribuer d’une façon importante car ici et là, on constate que la gauche radicale a un certain potentiel. Il s’agit maintenant de faire converger toutes ces expériences dispersées à la Journée pour une alternative de gauche du 28 octobre prochain.

Voir ci-dessus