Notre ami Jean-Louis nous a quittés
Par Denis Horman le Samedi, 05 Janvier 2013 PDF Imprimer Envoyer

Le lendemain du nouvel an, Jean-Louis Debatty fut emporté par une attaque cardiaque foudroyante. Il avait 61 ans.

Jean-Louis était un ami de longue date, un compagnon de route, sympathisant de notre organisation, la Ligue communiste révolutionnaire. Ce compagnonnage, il le partageait déjà, depuis les années 1970, avec la LRT, l’ancien nom de notre organisation.

Nous nous retrouvions dans les activités publiques de notre organisation, dans les manifestations. Jean-Louis s’était particulièrement investi dans le soutien aux sans-papiers, avec le CRACPE – le collectif de résistance aux centres pour étrangers -, n’hésitant pas à parrainer l’un ou l’autre « sans-papiers », enfermé au centre de Vottem.

Jean-Louis éprouvait une véritable passion pour le travail journalistique, qu’il a pu pratiquer, entre autres, dans l’ex-quotidien, la Wallonie, puis le Matin, journaux liés à la FGTB liégeoise. Il pratiquait ce qu’on appelle le journalisme d’investigation, en particulier pour les faits de société et cela, avec beaucoup de rigueur et d’esprit critique.

Depuis quelque temps, Jean-Louis était devenu collaborateur bénévole à l’I.H.O.E.S., Institut d’histoire ouvrière économique et sociale, il y rédigeait des articles destinés au public, à partir des archives, par exemple sur le rôle du journal la Wallonie dans la grève 1960-1961.

Fidèle abonné aussi à notre périodique « La Gauche », il savait, avec tact, à la fois souligner l’apport important d’articles et dossiers, mais aussi les lacunes de certaines contributions.

Jean-Louis aimait les contacts humains et il prenait la peine d’y consacrer du temps.

Début des années 1980, il nous avait impressionnés, prenant son sac à dos, pour un long périple en Amérique latine, à la rencontre des gens, des peuples, de leur histoire et de leurs combats. En l’été 2012, c’était de Madagascar qu’il faisait le tour, avec un petit groupe d’amis.

Ici, à Liège, il entretenait des liens d’amitié, avec un groupe de personnes, qu’il considérait comme sa seconde famille. Il aimait nous accueillir chez lui, dans son salon, débordant d’archives, de périodiques, de bouquins, nous faisant goûter son fameux « bœuf bourguignon » et sa « sauce béarnaise ».

Jean-Louis n’était pas un « carriériste » : il défendait les  vraies valeurs, avec cœur, justesse et fermeté.

Nous le revoyons encore, lors de la fête pour ses 60 ans, écoutant très attentivement, avec ce sourire amusé, la chanson qui lui était dédiée. Et, en particulier, ce couplet, chanté sur l’air du « Roi Dagobert » : « C’est ce bon Jean-Louis, qui n’aime pas trop les chichis ; pour être élégant, pas besoin de gants ; et les pull-overs, ils feront carrière ; pas de costume cravate, c’est juste bon pour les bureaucrates ».

Jean-Louis, nous ne t’oublierions pas. C’est, pour nous, une chance de t’avoir connu, rencontré et aimé. Et notre peine est là, devant une aussi brusque séparation. Cette peine, nous tenons à la partager avec ta maman, ton frère et ta belle-sœur, tes tantes, tes neveux et nièces.

 

 

Voir ci-dessus