Les étudiants de retour, en dépit de la répression et de l’oppression
Par La Gauche révolutionnaire en Syrie le Mardi, 13 Mars 2012

La répression se poursuit en Syrie, mais la lutte continue. Militante tunisienne des droits de l’homme, Luiza Toscane a traduit pour notre site l'article ci-dessous, qui fait le point sur la manière dont le régime tente de mâter les étudiant-e-s. Luiza avait fortement impressionné les participant-e-s à l’école anticapitaliste 2011 de la Formation Lesoil par la profondeur et la clarté de ses analyses. Elle revient à l'édition 2012 de l'école, les 26-27-28 mai, pour un débat sur les révolutions arabes, avec Gilbert Achcar et Brecht De Smet (voir ailleurs sur le site). LCR-Web


Le mouvement estudiantin a été une composante essentielle du mouvement révolutionnaire actuel. Le pouvoir en place a déployé les pires moyens pour réprimer le mouvement estudiantin révolutionnaire. Non content de le réprimer directement, le ministère de l’Enseignement supérieur syrien, en charge de l’enseignement universitaire, a décidé de châtier la jeunesse des divers gouvernorats syriens, en particulier ceux qui ont été le théâtre de soulèvements importants contre le régime : dès le début de la révolution syrienne, il a transmis des directives aux présidents d’universités aux fins d’exclure, de sanctionner tous ceux dont la participation aux manifestations populaires était avérée et de les priver de leur année d’études. Enfin, la dite « Union Nationale des Etudiants de Syrie », organisation baathiste chargée de la jeunesse dans les Universités, dirigée par une poignée de corrompus, s’est vu confier la mission de contrôler tous les mouvements estudiantins et d’interdire toute manifestation dans l’enceinte universitaire. L’université d’Alep reste la seule exception, où l’Union baathiste a échoué a réprimer les manifestations.

Après avoir dénoncé nominalement les étudiants manifestants et les avoir privés du droit à étudier, on en est venu à empêcher les étudiants des régions embrasées (Hama, Homs, Idleb) de se présenter aux examens annuels et de reporter le contrôle continu au prétexte de l’absence de conditions de sécurité exigées, ce qui a eu pour conséquence d’en priver aussi les étudiants partisans du régime. Mais le ministère de l’Enseignement supérieur a permis aux étudiants de se présenter aux examens dans les universités d’Alep et de Damas à la période où les mouvements y étaient moindres, avant de se rétracter et de reporter à maintes reprises en un court laps de temps. A cause de ces prétextes, des dizaines de milliers d’étudiants ont été punis et privés de réussir l’année prochaine ?!

Et, cerise sur le gâteau en ce qui concerne le ministère de l’Enseignement supérieur qui n’a cure de son rôle  social : la lenteur délibérée des formalités administratives et estudiantines obligatoires ; à titre d’exemple, en dépit du fait que l’université de Damas ne soit qu’à cinq minutes du ministère en voiture, toute formalité, selon le témoignage de nombre de fonctionnaires de l’université de Damas qui font face aux doléances des étudiants furieux, requiert de deux semaines à un mois alors qu’il ne s’agit que d’une simple signature de routine. Mais, quoi que fasse la clique en termes de coercition contre le mouvement estudiantin renaissant, ce sera voué à l’échec car les étudiants sont le cœur de la révolution victorieuse.

La ligne de Front n°2 (al-Khatt al-Amami), journal du courant de La Gauche révolutionnaire en Syrie



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