Il faut renverser la junte parlementaire tripartite maintenant!
Par Kokkino* le Vendredi, 14 Juin 2013

- Centre unitaire de coordination de la lutte aux locaux de la télé publique (ΕΡΤ)

- Comités et centres de lutte dans les lieux de travail et dans les quartiers

- Grève politique générale durable et sans compromis pour la chute du gouvernement!  

La grève du jeudi à n'être que le début!

Il y a des moments historiques, où dans un "fait" sont tellement des choses en jeu, que la victoire ou la défaite comptent de manière décisive. La lutte contre la fermeture de l'ERT avec le “décret” d'inspiration de la junte, du Goebbels gouvernemental Kedikoglou[1] est juste un telcas: La victoire du mouvement sera équivalente au renversement du gouvernement et au commencement du "détricotage" général de la politique du mémorandum et d'austérité. Si par contre, nous perdons cette bataille aussi, le gouvernement va mettre en place un régime de dictature déguisée parlementaire, et avec le soutien politique et opérationnel des nazi de l' Aube dorée, va imposer la terreur de " l'ordre et la loi ".

L’enjeu est tellement critique qu'il faut “ici et maintenant” passer des plaintes et de l'humeur générale de lutte à une deuxième étape: organiser un plan de bataille pour renverser la junte tripartite du mémorandum. Nous devons en discuter et décider directement sur ce sujet! Dans cette discussion nécessaire, nous mettons en avant les pensées-suggestions suivantes pour tous/toutes les camarades et les militants/tes:

Bataille Totale - Plan d'ensemble - un seul centre de lutte et de coordination

1. La lutte regarde non seulement les droits des travailleurs dans la télévision publique, ERT qui a été “éliminée” instantanément, ni le droit à l'information et à la lutte pour que les "nouvelles troïka" ne prévalent pas entièrement. Comme dans toutes les batailles de la dernière période (métro, enseignants, etc.), la lutte est centrale et totale: syndicale (là où, le militantisme des syndicats et de la coordination syndicale au sens large compte), politique (l'adversaire est la junte tripartite, adepte du memorandum) et idéologique (chaque attaque est revêtue des ordures idéologiques de l’automatisation sociale: c'est à dire sur les paresseux et richement payés fonctionnaires du secteur public, etc.) Pour gagner dans cette (et chaque) lutte on doit renverser le gouvernement! Et vice-versa, notre victoire va signaler inévitablement le renversement du gouvernement.

La contre-information ne suffit pas alors, nous avons également besoin d'anti-propagande! La lutte syndicale ne suffit pas, il faut une lutte globale, politique et idéologique.

Il ne suffit pas que la gauche s'unisse en faveur de la lutte syndicale pour les travailleurs, elle doit jouer le rôle principal dans la création d'un front de bataille central, total, politique et social.

Elles ne sont pas suffisantes les -certainement utiles et nécessaires- initiatives parlementaires prises par les partis de gauche, nous avons besoin que la gauche, unie dans l'action et le plan politique, "déclare" la désobéissance civile et l' inexorable lutte politique durable.

La coordination syndicale dans la presse ne suffit pas, nous avons besoin d’une coordination syndicale et sociale d’ensemble.

Même la coordination totale syndicale ne suffit pas, nous avons besoin d'une centrale de lutte syndicale et politique globale.

2. Si nous nous rendons comte que la bataille est cruciale et quelles sont les conditions pour gagner, alors nous avons besoin d'un plan de bataille avec des caractéristiques suivantes:

• L'ERT devrait émerger comme un centre de la lutte politique et syndicale globale. Il faut, s'appuyant sur ERT, créer un comité de coordination générale de lutte, avec les dirigeants syndicaux non seulement dans la presse écrite mais aussi d'autres branches de salariés (en premier lieu les services publics, menacés dans leur intégralité avec des “décrets” type Kedikoglou) avec des représentants des comités de lutte qui doivent être créés dans tous les lieux de travail et dans les quartiers, mais aussi avec les représentants des partis de gauche. Ce comité de coordination devrait organiser ERT comme centre syndical et politique de la lutte (avec les comités pour chaque activité, gardiennage, etc.), mais aussi pour préparer-coordonner le plan complet de bataille. Les Partis et les organisations de la gauche devraient mettre généreusement à la disposition du comité de coordination, des forces organisées pour ce but.

• La grève jeudi, ne devrait pas être le "climax" ou, pire encore, la “clôture” d'une lutte "pour l’honneur des armes", mais la première étape vers la centralisation et de la généralisation de la lutte. Le slogan devrait être grève générale politique durable abrogation du "décret" de la junte de Kedikoglou, ce qui équivaut à la chute du gouvernement. Cela signifie que nous devons préparer aujourd'hui la suite vers cette direction: transmission de l’effervescence de la lutte dans les espaces sociaux et les quartiers, blocages des routes et visites dans les quartiers, préparation pour la mise en place de la lutte des centres régionaux.

3. Toutes les initiatives parlementaires de la gauche doivent prendre la forme d'un “guérilla” parlementaire plutôt que celle de l'opposition institutionnelle, qui enferme les gens dans une attente passive des développements au niveau parlementaire. Dans ce sens, la déclaration du président du groupe parlementaire du SYRIZA Alexis Tsipras "le gouvernement va être bouleversé par les gens et pas par ses béquilles parlementaires", est correcte, à la condition évidente qu'elle soit accompagnée par le déploiement d'un plan global de bataille, comme celui qu'on a déjà mentionné. Dans le cadre des initiatives parlementaires de cet esprit, mais aussi la déclaration d'une guerre politique inflexible et durable, les partis parlementaires de la gauche (SYRIZA et KKE) doivent élaborer et oser des gestes de grande envergure, qui vont accélérer les développements politiques.

Ne pas laisser les plus faibles à devenir "puissants"!

La mobilisation immédiate mardi des dizaines de milliers de personnes à ERT, a prouvé que la société "fermente" et que les ressources militantes ne sont pas épuisées. Pendant ces derniers mois, du "success story" du gouvernement il y a eu des luttes cruciales (métro, professeurs, maintenant ERT) dont chacune était une vraie opportunité pour la confrontation globale avec le gouvernement afin de le renverser.

La crédibilité de "l'histoire du succès" du gouvernement, en dépit de la ....conspiration mondiale, est suspendue à un fil, comme en témoignent les divergences dans les objectifs, l'incapacité du gouvernement de vendre DEPA[2] selon le cadre du programme, la dispute du FMI et de l'Allemagne qui montre qu'il aura des développements inattendus après les élections allemandes, les prédictions pour une septième année de récession avec taux de chômage officiel de 27% et une expansion massive de la pauvreté et de la misère.

Le gouvernement est faible, et ne puise sa force que de ses victoires contre le mouvement. Les quatre réquisitions civiles des derniers mois, les 28 actes législatifs et la mise en place d'une junte postmoderne du 21e siècle enveloppée dans en manteau parlementaire, est la politique des faibles qui peuvent s'effondrer à tout moment si une cause importante est victorieuse. ERT montre comment on manque ce que nous n’avons pas fait, le prix de ce que nous avons mal fait à la grève des enseignants à la grève du métro, etc.

Toutefois, si le gouvernement de la junte tripartite gagne cette fois aussi, alors de faible il peut se transformer en rouleau compresseur ...

Pour obtenir une image complète de l’enjeu de la “bataille de l'ERT," on doit penser qu'il ne faut pas gaspiller l’esprit de lutte créé par l' insurrection du peuple turc. L'ambiance insurrectionnelle est déjà passée de l’Afrique du Nord vers l'Europe (la Turquie, la Suède, la Bulgarie et la Roumanie), encerclant la Grèce, nous redonnant la force de la solidarité internationale pour notre propre lutte.

L'image de la coalition des forces de gauche (PAME, SYRIZA, ANTARSYA) dans la cour de l'ERT, prouve que l'unité d'action et le Front de Gauche politique n'est pas inaccessible, mais peut être construit dans l'action. Dans un tel plan de bataille, cette unité peut s'avérer un multiplicateur de force politique pour la victoire. D'autre part, l’image du rôle des forces politiques devient tout à fait claire. Le PASOK et la DIMAR, les représentants politiques du prétendu “centre” politique, se prouvent les vestiges politiques du triparti, “queue” de la droite et serviteurs de la junte parlementaire. La délimitation profonde entre le mémorandum et l'austérité et la subversion par l'abolition des protocoles et des politiques d'austérité, clarifie le dipôle gauche - droite, l'expression politique de polarisation de classe et de controverse. Nous savons qui sont nos amis et qui sont nos ennemis.

• Il est maintenant le temps de renverser la junte parlementaire tripartite. • Lutte jusqu' à la victoire!

• Les "écoles Polytechniques de notre génération sont ici" - "si pas nous, alors qui? Si pas maintenant, alors quand?"

  

Kokkino* (rouge en grec) est une organisation sympathisante de la Quatrième Internationale en Grèce qui est partie prenante de la Coalition de la gauche radicale Syriza.



[1] Porte-parole du gouvernement

[2] Entreprise publique de Gaz


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