Les élections de 2014 et la possibilité d’une alternative de gauche
Par LCR le Dimanche, 18 Août 2013

Depuis la formation du gouvernement Di Rupo, le PS et le sp.a se sont opposés quasi quotidiennement au mouvement ouvrier: attaques sur les pensions et les allocations de chômage, manipulation de l’index, blocage des salaires, restrictions dans les services publics, etc. De son côté, la CSC a été durement affectée par la débâcle de Dexia.

De plus en plus de questions s’élèvent, dans les deux syndicats, concernant les soi disant “amis politiques” qui semblent surtout prêts à planter des couteaux dans le dos du monde du travail.

Dans la partie francophone du pays, le mécontentement face à la politique gouvernementale de la social-démocratie et la volonté de couper les liens avec le PS ont été exprimés très clairement par l’appel de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut, soutenu ensuite par la centrale chrétienne des employés, la CNE. Depuis le Premier Mai 2012, la FGTB de Charleroi Sud Hainaut milite en faveur d’une alternative politique anticapitaliste, à gauche du PS et d’ECOLO.

Une autre expression du mécontentement a été le début de percée électorale et médiatique du PTB lors des élections communales et provinciales d'octobre 2012. La LCR estime que ces deux événements marquent chacun à leur manière le début de la fin de la domination social-démocrate et démocrate-chrétienne sur le mouvement ouvrier organisé.

Ce n'est pas la première fois dans l'histoire de notre pays que des secteurs du mouvement syndical rompent avec le Parti Socialiste, mais c'est la première fois qu'un pan entier de la FGTB se prononce pour une alternative politique au PS et se met à agir concrètement dans ce but. La LCR a compris immédiatement l'importance de cet événement. Elle appelle toute la gauche à prendre ses responsabilités sans esprit de boutique, pour que la brèche s'élargisse au maximum.

Ce n'est pas la première fois non plus que le monopole social-démocrate de la représentation électorale du monde du travail est ébranlé, mais c'est la première fois que cet ébranlement coïncide avec la volonté affichée de parties de la FGTB et de la CSC de se doter d'une nouvelle expression politique par un rassemblement à gauche du PS et d'Ecolo, sur une base anticapitaliste et internationaliste.

La coïncidence de ces deux événement permet d’espérer que l’alternative ne sera pas un feu de paille, comme ce fut malheureusement le cas après la deuxième guerre mondiale (avec le succès de courte durée du PC) ou après la grève de 60-61 (avec la formation par André Renard du Mouvement Populaire wallon, et celle du Parti Wallon des Travailleurs). Les conditions semblent réunies pour une recomposition en profondeur de la gauche.

Pour la LCR, la concrétisation de cette opportunité dépendra avant tout des choix que le PTB fera dans la prochaine période. Nous espérons que le PTB prendra ses responsabilités en partant des intérêts du mouvement ouvrier. Cela implique qu'il fasse une proposition permettant de concilier son début de percée électorale avec la chance historique qui s'ouvre de rassembler les forces de gauche en vue de changer structurellement les rapports de forces entre la vraie gauche d’une part, la social-démocratie et la démocratie chrétienne de l’autre.

Pour la LCR, il est dans l’intérêt de tout le mouvement ouvrier et de la gauche que soient élues dans les parlements des personnes qui feront entendre clairement une voix anticapitaliste contre la politique d’austérité. La LCR a quantité de désaccords avec le PTB. Néanmoins, nous sommes convaincus que c’est autour du PTB que les meilleures chances existent d’atteindre cet objectif. La LCR en tire les conclusions. Elle mettra tout en oeuvre pour que les différentes expressions de la recherche d'une alternative anticapitaliste à la politique d’austérité du gouvernement convergent en 2014.

Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR)

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