Les puissants face au changement climatique: Faites ce que je dis, pas ce que je fais...
Par Daniel Tanuro le Lundi, 01 Octobre 2007
Incapables de s'accorder entre eux sur des réductions de leurs émissions, les chefs du G8 s'entendent comme larrons en foire pour refiler la charge du sauvetage climatique aux pays en voie de développement (PVD).
La déclaration d'Heiligendamm réalise ainsi le tour de force de prêcher la lutte contre la déforestation en escamotant la responsabilité des multinationales de la pâte à papier, de la viande ou du bois.

Dans la même veine, le texte insiste lourdement sur la nécessité, pour les VD, de réduire l'intensité énergétique de leurs économies, mais en omettant de préciser que les piètres performances chinoises, par exemple (une unité de PIB requiert six fois plus d'énergie en Chine qu'au Japon), conviennent très bien aux multinationales installées dans ce pays, puisqu'elles contribuent à réduire leurs coûts de production... Tout ce discours est sous-tendu par l'idée que les réductions d'émissions doivent commencer au Sud, parce que c'est là qu'elles coûtent le moins cher. Cela va de pair avec une volonté d'utiliser la lutte contre le changement dimatique comme levier pour consolider la mainmise sur les PVD, et les transformer en un juteux marché des technologies "bas carbone".

Dans ce cadre, les grandes puissances sont unanimes a vouloir supprimer toute entrave au mécanisme de développement propre (MDP)(1) .Une étude récente a montré que ce MDP est gangrené par les effets d'aubaine, la corruption et la fraude, au point que 20 des droits ne correspondent à aucun abattement réel, mais le G8 n'en a cure: il suit le rapport Stern, qui préconisait de multiplier le MDP par 40 (2). 40 fois plus de fraude et de corruption, 40 fois plus de fausses réductions démissions

1.Le MDP permet d'acquérir des droits de "polluer" par le truchement d'investissements "propres" dans les pays en voie de développement.
2."L'après Kyoto risque d'être très libéral", Inprecor n° 525, février-mars 2007.


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