Grèce : un tremblement de terre politique
Par Yannis Almpanis le Mardi, 08 Mai 2012 PDF Imprimer Envoyer

Les résultats finaux des élections parlementaires en Grèce sont les suivants:

Nea Dimokratia (droite pro-austérité) 18,85%, 108 sièges (33,47% en 2009)

SYRIZA (Coalition de la gauche radicale, anti austérité) 16,78%, 52 sièges (4,60%)

PASOK (Socialistes, pro austérité) 13,18%, 41 sièges (43,92%)

Grecs indépendants (droite populiste, anti austérité) 10,60%, 33 sièges (ce parti est une scission de Nea Dimokratia et s’est formé il y a deux mois)

KKE- Parti Communiste 8,48%, 26 sièges (7,54%)

Aube dorée (nazi) 6,97% 21 sièges (0,29%)

Gauche Démocratique (gauche modérée, scission de droite de SYRIZA) 6,11%, 19 sièges (première participation électorale)

Verts (Ecologistes) 2,93%, pas de sièges (2,53%)

LAOS (extrême droite populiste) 2,90% (5,63%)

Alliance Démocratique (scission ultra-neolibérale de Nea Dimokratia) 2,55% (première participation électorale)

Nouvelle Création (ultra-neolibérale) 2,15% (première participation électorale)

Alliance Action-Liberal (ultra-neolibéral) 1,80% (première participation électorale)

ANTARSYA (gauche anticapitaliste) 1,19% (0,36%)


En bref :

Il s’agit d’un véritable tremblement de terre politique. L’effondrement du système bipartidaire qui domine la vie politique depuis la chute de la dictature en 1974 est sans précédent. Le PASOK et Nea Dimokratia (Nouvelle Démocratie) n’ont pas de majorité, ni en voix,  ni au Parlement.

Les électeurs ont rejeté très clairement les forces politiques qui ont appliqué les programmes d’austérité : PASOK, Nea Dimokratia, LAOS. Le peuple a voté contre les politiques du FMI et de l’Union Européenne.

Le résultat est un triomphe sans précédent pour la gauche en général et pour SYRIZA en particulier. La gauche totalise 32,56% des voix. C’est un record historique, meilleur même que celui de 1958 (25%).

SYRIZA est le second parti du pays. Il a quadruplé son score par rapport à 2009. Il est le prmerier parti à Athènes avec plus de 20%. Il est aussi le premier parti dans la tranche d’âge de 18 à 35 ans, N°1 parmi les chômeurs/euses et les fonctionnaires, N°1 dans tous les quartiers populaires. C’est un vote de classe très clair. Le peuple a approuvé les trois propositions clés de SYRIZA : a) rejet des programmes d’austérité, b) unité de toute la gauche, c) formation immédiate d’un gouvernement de gauche pour mettre fin à l’austérité.

C’ets une véritable honte pour notre peuple que les nazis entrent au parlement. La campagne anti-immigrés continuelle du gouvernement les a encouragés. Ils ont aussi profité des tendances anti-politiques de la société grecque. Les nazis auront dorénavant des centaines de milliers d’Euros de fonds publics pour financer leurs gangs d’assassins.

Il sera très difficile de former un gouvernement. La seule manière d’y arriver serait de convaincre la Gauche démocratique d’entrer dans un gouvernement Nea Dimokratia-PASOK. Mais il semble plus probable que de nouvelles élections seront organisées début juillet.

En conclusion, la lutte de classe en Grèce entre dans une nouvelle période plus intense. S’agira-t-il d’une « nouvelle république de Weimar » ou du premier gouvernement de gauche de type latino-américain » en Europe ?

Y. A., 7/5/12

 

 

 

 

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