Candido et Morala en régime de semi-liberté
Par LCR-web le Vendredi, 06 Juillet 2007 PDF Imprimer Envoyer

Les deux syndicalistes asturiens (Etat espagnol) Candido et Morala, condamnés à trois de prison, ont été mis en régime de semi-liberté et ont quitté leur prison le jeudi 5 juillet en fin d’après midi. C’est la direction de la prison de Villabona elle-même, où ils étaient détenus, qui a pris l’initiative de demander aux autorités pénitentiaires et judiciaires de leur accorder un régime de semi-liberté. La pression des mobilisations de solidarité, dans tout l’Etat espagnol et dans le monde, a joué. Ci-dessous nous reproduisons une lettre que Candido et Morala avaient rédigée en prison le 2 juillet.

Aujourd’hui cela fait 19 jours que nous sommes emprisonnés. Comme vous vous en souvenez, nous avons été « séquestrés » par la police en présence de nos familles dans le plus pur style de la dictature franquiste (il y a d’ailleurs encore des policiers de l’époque franquiste dans les commissariats).

Tout le monde savait, sauf nous, que nous allions être jetés en prison ; la maire (de Gijon, NDT) le savait, tout comme le savait Izquierda Unida (IU). Le Délégué du Gouvernement (chef du gouvernement autonome des Asturies, NDT) a téléphoné au PSOE et à IU au moment même de notre arrestation. Ils ont attendus le moment de la prise de fonction des nouveaux conseillers de la municipalité et la fin du rassemblement de solidarité pour nous arrêter alors que nous nous étions éloignés de la Place de la mairie où la Plateforme contre la répression et pour les libertés avait donné rendez-vous afin de protester contre la sentence. Il est clair que notre enfermement a été décidé et s’est produit au moment où le souhaitaient les politiciens qui nous gouvernent.

Il est bon de rappeler ici que l’on célèbre actuellement 30 ans de démocratie dans une municipalité gouvernée par le PSOE et IU et avec un Délégué du Gouvernement membre du PSOE. Mais nous posons la question : quelle sorte de démocratie avons-nous ? Où sont ces progressistes qui ne disent rien ? Vous vous rappelez tous du conseiller municipal Montes Estrada de IU qui déclarait dans les médias que nous ne devions pas tromper l’opinion publique parce que nous (Candido et Morala) n’allions rien payer du tout et qu’il ne nous arriverait rien du tout. Mais aujourd’hui, nous sommes tous les deux en prison et on exige de nous 2.160 euros d’amende à chacun, ou, à défaut de payer ; de purger 6 mois de prison supplémentaires. Le juge nous a également condamné à payer une indemnisation à la municipalité de Gijon de 5.624 euros ; une indemnisation à laquelle cette municipalité n’a jamais renoncé et ne renonce toujours pas actuellement.

Nous n’allons rien payer du tout et aujourd’hui tous les habitants de Gijon et tous les Asturiens comprennent clairement quel a été et quel est le rôle de la municipalité de Gijon dans l’accusation, dans notre condamnation et dans notre emprisonnement.

Nous voulons réaffirmer que nous sommes INNOCENTS et que si le Juge LINO RUBIO MAYO condamne d’autre travailleurs et citoyens comme il l’a fait pour nous, il y aura d’autres innocents en prison.

Le but de notre emprisonnement et de notre condamnation et de fermer l’entreprise Naval Gijon afin de spéculer sur les terrains. Derrière notre emprisonnement se trouvent également le pouvoir des spéculateurs immobiliers et nous saurons qui ils sont lorsqu’on construira les appartements de luxe sur la moitié du terrain des chantiers navals de Naval Gijon.

Nous sommes dans le Module n°2 de la prison de Villabona. Nous avons de bons contacts avec les autres prisonniers, nous nous sommes bien intégrés et partageons tous leurs problèmes.

Nos familles ont pu nous rendre visite et ont constaté que nous sommes en bonne forme, très motivés et reconnaissants envers les marques de solidarité.

Notre enfermement, les mobilisations et les actions de protestation que vous menez doivent également servir pour éviter que d’autres travailleurs et citoyens ne soient jugés avec des lois répressives, afin d’empêcher la criminalisation des luttes et pour qu’on ne puisse plus mettre personne en prison.

De la prison de Villabona, nos salutations pleines de tendresse et un grand merci à la Plateforme contre la répression et pour les libertés ainsi qu’à tous ceux et celles qui nous ont consacré des marques de solidarité.

Résister c’est vaincre! Puxa Asturies !

Prison de Villabona, 2 juillet 2007

Cándido y Morala

Voir ci-dessus