Le congrès de la FGTB de Liège
Par Georges Dobbeleer le Mardi, 29 Avril 2008 PDF Imprimer Envoyer

Dans une journée marquée par des manifestations de la FGTB contre la vie chère à Namur et par une grève des enseignants CGSP de la ville de Liège, s'est tenu le 20 mars un congrès de la régionale FGTB de Liège -- Huy -- Waremme. Le gouvernement national enfin constitué le même jour à Bruxelles a été accueilli avec une grande méfiance par les militants liégeois qui ne trouvaient ni justification ni avantage à la participation du PS dans une coalition dirigée en fait par la droite libérale.

Marc Goblet, président de la régionale FGTB de Liège déclara que le PS ferait mieux de diffuser "un message de conscientisation et de mobilisation des travailleurs" contre la politique libérale.

Le rapport moral écrit et présenté oralement par le secrétaire régional Thierry Bodson constate que l'application du "pacte de solidarité" du gouvernement adopté naguère malgré une grève générale, "frappe de plein fouet des travailleurs" privés de droits sociaux antérieurs plus favorables. Il dénonça aussi la notion de "piège à l'emploi" que représente aux yeux du patronat un taux trop élevé d'allocations de chômage. Le temps partiel pratiqué par un nombre croissant de femmes travailleuses, les contrats d'intérim qui ont quintuplé en 10 ans marquent la perte croissante de revenus et sont le véritable "piège à l'emploi". 

Thierry Bodson a rappelé aussi que déjà le 1er mai 2007 le discours de Di Rupo à Liège avait "laissés perplexes" les syndicalistes. "La défaite de juin 2007 du PS ne s'explique pas exclusivement par les "affaires  de Charleroi" écrit-il. Le tournant du PS vers le néolibéralisme a pesé autant.

Dans son discours il dénonça le fait que "le PS appuie idéologiquement la culpabilisation des chômeurs". Quant aux sans-papiers, qui sont les travailleurs les plus exploités, ils sont aussi menacés d'enfermement dans les centres fermés comme celui de Vottem avant d'être renvoyés dans leur pays d'origine. La misère du tiers-monde qui conduit chez nous n'est-elle pas le résultat de l'exploitation coloniale organisée par les capitalistes européens pendant des décennies ? 

S'en prenant encore au PS dans sa conclusion il se dit "exaspéré d'entendre le PS dire que la sécurité sociale n'est plus une protection mais un outil d'activation du marché du travail" et affirmer que la présence du PS au gouvernement est "un moindre mal" est "une tromperie des électeurs"

La gauche peut changer la société mais elle n'en prend pas du tout le chemin. Il faut dit-il "oser ramer à contre-courant et reparler d'une réduction collective du temps de travail".

C'est elle qui est nécessaire et son caractère collectif est essentiel au contraire des réductions individuelles que certains adoptent et qui représentent la fin de la solidarité.

Thierry Bodson va être élu secrétaire de l'interrégionale wallonne de la FGTB. Nous espérons qu'il réussira à convaincre les militants des autres régionales que la FGTB doit s'orienter vers une bataille contre la mondialisation et le néo-libéralisme et pour la réduction rapide et sensible de la durée du travail. Ce serait un exemple de lutte à mener et aussi à proposer aux travailleurs des 27 pays d'Europe pour qu'ils se joignent à ce retour aux grands combats ouvriers.  

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