Pakistan: D’une catastrophe naturelle à une catastrophe sociale. Appel aux dons pour la campagne de secours populaire
Par S. Shingavi, D. Millet, S. Perchellet, E. Toussaint le Jeudi, 02 Septembre 2010 PDF Imprimer Envoyer

Les inondations qui ont dévasté d’immenses régions du Pakistan sont peut-être un phénomène dû à la nature, mais l’aggravation de la crise humanitaire qui a suivi est le résultat direct des manquements des dirigeants pakistanais vénaux et de l’impact de la «guerre contre la terreur» menée par les Etats-Unis.

Selon les estimations officielles, plus de 22 millions de personnes ont été déplacées et plus de 1600 personnes [au 15 août, actuellement] sont mortes en conséquence de l’une des pires inondations de l’histoire du Pakistan.

Dans certaines régions, les pluies ont donné à l’Indus une largeur de 15 miles, ce qui représente environ 25 fois sa largeur normale. [Selon l’ONU, le 25 août, plus de 7 millions de personnes sont dans une situation de danger extrême du point de vue de leur alimentation (eau-nourriture), de leur santé et de leur manque de tout habitat.]L’inondation a commencé lorsque les pluies de la mousson se sont abattues sur les montagnes du nord-ouest du pays (région appelée Khyber-Pukhtunkhwa). Lorsque les eaux ont envahi les provinces du Sindh et du Punjab, elles ont emporté des centaines de milliers de maisons et détruit plus de 1, 7 million d’acres [environ 700'000 hectares] de terres agricoles.

Plusieurs grandes villes ont également été submergées, comme Naushera, Muzaffarabad et Abottabad. Les gens qui ont pu quitter les régions ravagées par les inondations se trouvent maintenant entassés dans des abris improvisés ou dans des immeubles gouvernementaux bondés.Ceux qui ont pu échapper aux inondations se retrouvent sans accès à la nourriture, à l’eau potable et à l’assistance médicale. Tout cela a exacerbé la crise, et il est plus que probable que beaucoup de gens vont mourir de la diarrhée, du choléra et d’autres maladies.

Les zones affectées

L’acheminement de l’aide vers les zones affectées par les inondations a également été difficile, puisque les inondations ont anéanti une grande partie des infrastructures dont les organismes d’aide aux victimes ont besoin: des centrales électriques ont été inondées, des conduites de gaz ont été rompues et des zones de stockage de céréales ont été réduites à néant.

Particulièrement décourageant est le fait que beaucoup parmi ceux qui se retrouvent maintenant sans domicile sont exactement les mêmes qui ont été forcés à quitter leurs maisons l’année passée durant la campagne militaire pakistanaise menée dans la vallée du Swat contre les Talibans et leurs alliés dans la région. Chaque pont du Swat a été rayé de la carte et de nombreuses maisons qui avaient été reconstruites après que des drones américains avaient bombardé la région ont à nouveau été détruites. De plus, le Pakistan ne s’est pas encore relevé complètement des effets qu’avait eus un tremblement de terre particulièrement meurtrier en 2005.

Deux facteurs interconnectés ont rendu l’inondation elle-même pire encore. Tout d’abord, le nombre d’incidents météorologiques extrêmes au Pakistan a augmenté dans les dernières années, un fait que beaucoup de scientifiques attribuent aux effets du changement climatique global. De nombreux commentateurs ont mis en lien la dévastation au Pakistan avec les glissements de terrain en Chine et les inondations au Bangladesh, tout cela faisant partie d’un vaste changement des modèles météorologiques habituels dans la région.

Deuxièmement, le vaste réseau de barrages et de canaux qui recouvre comme un filet tout le Pakistan a été construit pour servir les intérêts des grands propriétaires terriens et des grands capitalistes plutôt que ceux du peuple. Cela signifie que la réparation des infrastructures et les mesures d’urgence ont été extrêmement inégalement réparties et ont été organisées afin de préserver les intérêts de l’élite terrienne plutôt que d’essayer de prévenir les inondations.

Les pluies de mousson, après tout, se produisent chaque année et il s’est produit plus d’une douzaine d’inondations majeures depuis les années 70. Pourtant, la lutte contre les inondations reste inadéquate.

Le réseau de canaux

Depuis l’occupation britannique de l’Inde au 19e siècle, les dirigeants du Punjab et du Sindh ont essayé de transformer un paysage aride en une région agricole fertile en construisant un réseau de canaux d’irrigation à travers toute la région. Dans le Punjab et le Sindh, ce ne sont pas les pluies qui ont causé les inondations, mais plutôt le fait que le système d’irrigation ne possède pas de mécanismes de contrôle des inondations à large échelle.

Le système est constitué de grands barrages mais est aussi de petits barrages dont la fonction première est de détourner les flux d’eau normaux vers les canaux. Mais jusqu’ici, au lieu d’agir en amont en se préparant à l’éventualité d’une inondation, le gouvernement pakistanais n’a fait que mettre en place des digues censées soutenir cette infrastructure inadéquate. Résultat: les eaux de crue ont été dirigées vers des régions qui sont mal équipées pour faire face à de tels problèmes.

Comme l’a déclaré Mushtaq Gaadi, professeur à l’Université Qaid-e-Azam à Islamabad: «Lorsque la Banque Mondiale a commencé son projet de réhabilitation du barrage de Taunsa il y a trois ans, on a cherché à remettre en état [ce barrage a été construit en 1958] et à réparer le barrage entier. On a alloué 140 millions de dollars à ces travaux. Nous leur avons demandé d’accorder une attention particulière aux questions écologiques, notamment à la question de l’inclinaison, de la position, de la sédimentation du barrage et à la façon dont l’écologie globale du barrage serait modifiée en raison de la multiplication des canaux qui en dépendent et du fait que les zones basses seraient dorénavant plus exposées au risque d’inondation.

«Tout cela a été ignoré. Tout juste six mois après le projet de réhabilitation, le barrage n’a pas réussi à retenir l’eau et il s’est fissuré. C’est donc en réalité la défaillance du barrage de Taunsa qui a provoqué des destructions à si large échelle…

«Ce ne sont pas des inondations naturelles, ce sont les structures créées qui ont été préjudiciables et mal entretenues par le département de l’irrigation, ce qui a provoqué une telle destruction et aggravé la situation.»

Pour rendre la situation pire encore, de purs intérêts personnels ont dominé l’allocation des ressources et les décisions quant à savoir où et comment agir. Dans un cas par exemple, à Kot Mittin dans le sud du Punjab, le gouvernement a construit un mur pour protéger un voisinage de gens riches. Mais dans ses tentatives de sauver le barrage de Tonsa, il a fait en sorte de submerger un quartier pauvre voisin. Au cours de cette «opération», c’est près de 100'000 personnes qui ont perdu leur maison.

Mais encore plus accablante a été l’activité des seigneurs de la terre dans le Sindh qui ont taillé des sortes d’incisions dans les bords des canaux afin de sauver leurs propres terres. Dans une tentative de sécuriser le Barrage du Guddu dans le Sindh, les seigneurs de la terre n’ont pas hésité à noyer les gens de Jacobabad. Et il est établi qu’il y a des politiciens, comme le Premier Ministre Yousaf Raza Gilani, qui détournent l’aide d’urgence destinée aux régions les plus nécessiteuses du Pakistan vers les districts où ils vivent eux-mêmes.

La corruption d’Etat

Cette catastrophe aura sans doute une série de conséquences sociales et politiques au Pakistan. D’abord, elle a sérieusement mis en doute la capacité de l’Etat pakistanais à répondre aux besoins de son peuple. Outre le fait que la nation dépend d’une injection considérable d’aide internationale pour rester à flot économiquement, une grande partie de cette aide finit dans les coffres des militaires.

Pour ajouter l’insulte à l’injure, les politiciens pakistanais, y compris le Président Asif Ali Zardari, se sont trouvés aux abonnés absents pendant plusieurs jours alors que des millions de Pakistanais souffraient. Un indice de la colère grandissante ressentie par le peuple a été le fait qu’Hina Rabbani Kher, une jeune ministre du Pakistan People’s Party, a été accueillie par des manifestants à coup de jets de pierres après avoir été absente de sa circonscription durant toute la semaine qui a suivi les inondations.

Comme l’a dit Fatima Bhutto, la nièce de l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto. assassinée: «Tout l’échelon supérieur de l’Etat pakistanais voyageait en Europe et à Dubaï aux frais du peuple pakistanais. Zardari est resté dans des hôtels cinq étoiles partout où il allait. Il s’est baladé partout dans des limousines privées. La sécurité pour lui et son entourage est assurée par des agences de sécurité privées.

«Il n’y a aucune justification à dépenser cet argent alors que le Pakistan en a désespérément besoin. Et il est bien sûr ridicule de dire que le président a dû se rendre à l’étranger pour recueillir des fonds pour les victimes des inondations, alors qu’en fait ces victimes auraient pu bénéficié de l’argent que le trésor pakistanais a dépensé pour ces voyages parfaitement inutiles.»

Zardari était déjà considéré comme étant largement corrompu par la plupart des Pakistanais. Ses dernières «gaffes» vont probablement profiter à l’armée pakistanaise, qui a effectivement dispensé la plus grande partie de l’aide fournie aux victimes des inondations.

Deuxièmement, une grande partie de l’aide d’urgence proviendra d’argent destiné à des projets de développement. Cela signifie que même si les gens peuvent survivre pendant les prochains mois (mois qui seront marqués par des famines et des explosions de violence), ils n’auront pas de véritables projets de vie vers lesquels retourner. La réhabilitation et la reconstruction ne se feront que dans un futur lointain. Il y a déjà des signes montrant que tout cela déclenchera bientôt une colère de masse contre l’Etat pakistanais. Les commentateurs spéculent sur le fait que des émeutes de la faim et des protestations majeures sont hautement probables.

Troisièmement, le désastre ne fera qu’exacerber la situation ethnique déjà tendue au Pakistan. Au cours des dernières années, une forte hostilité s’est développée entre les personnes déplacées du Khyber-Pukhtunkhwa (anciennement la province frontière du nord-ouest) et les habitants du Sindh et du Punjab qui pensent que les réfugiés bénéficient de leurs maigres ressources et les considèrent comme responsables de l’augmentation du militantisme islamique.

L’aspect le plus tragique de la catastrophe humanitaire au Pakistan est le fait que l’aide internationale est arrivée très lentement. A ce jour, la communauté internationale n’a fourni que la misérable somme de 150 millions de dollars, alors que les autorités pakistanaises estiment que des milliards de dollars seront nécessaires.

Certains médias américains ont suggéré que le problème serait dû à une «fatigue du donneur» ou à une «fatigue du Pakistan» (laissant ainsi entendre que les morts pakistanaises sont moins importantes que celles causées par d’autres désastres naturels). La communauté internationale a offert, par exemple, un milliard de dollars d’aide pour le tremblement de terre en Haïti, et plus de 13 milliards de dollars pour l’aide aux victimes du tsunami en Inde.

L’impérialisme américain

Mais le vrai problème est bien plus simple: l’establishment américain au pouvoir a passé les dernières années à rendre le Pakistan responsable de ses déboires en Afghanistan. Ce qui a honteusement alimenté l’islamophobie déjà rampante aux Etats-Unis et en Europe.

Washington, par exemple, parvient à donner 1 milliard de dollars chaque année au Pakistan pour son aide dans la lutte contre les Talibans sur la frontière afghane. Mais quand il s’agit d’aide humanitaire, les Etats-Unis ne sont parvenus qu’à trouver quelque misérables 70 millions de dollars.

La raison de cette somme dérisoire s’explique par le fait que les Etats-Unis sont plus concernés par leur propre agenda géopolitique dans la région que par l’aide humanitaire. Mais cela reflète également les pressions politiques exercées par l’aile conservatrice de l’establishment politique U.S. qui accuse le Pakistan d’être responsable des échecs américains en Afghanistan.

D’autres pays fournissent également une aide limitée. L’Inde voisine, par exemple, un pays bien placé pour offrir une assistance substantielle au Pakistan, a mis sa rivalité politique avant l’aide humanitaire en ne fournissant que 5 millions de dollars d’aide. Les opportunistes politiques en Inde mettent en garde contre le fait que toute aide envoyée au Pakistan ira dans les mains «d’organisations terroristes».

Les gens ordinaires au Pakistan sont pris entre la guerre en Afghanistan qui est en train de tuer un nombre croissant de Pakistanais et les politiciens corrompus qui sont en train de ruiner l’économie. La réponse que donnent les Etats-Unis et le Pakistan aux inondations actuelles ne fait que révéler l’incapacité des deux gouvernements à apporter une aide véritable au peuple pakistanais.

Snehal Shingavi est professdeur-assistant à Berkley University (Californie). Cet article a été écrit pour le site SocialistWorker.org, site animé par nos camarade de l’ISO.

Traduction A l’Encontre: www.alencontre.org


Inondations et dette, la double peine pour le Pakistan

A cause de pluies torrentielles qu’il connaît depuis plusieurs jours, le Pakistan fait face à l’une des pires situations humaines et matérielles qu’il ait connues depuis plus de 80 ans. Les dégâts sont impressionnants. Environ 22 millions de personnes sont touchées par de graves inondations. De nombreuses infrastructures n’ont pas supporté la violence des pluies. Beaucoup de routes sont impraticables, de même que des ports. Des millions de personnes ont été obligées de quitter précipitamment leurs logements, et l’ONU avance le chiffre de 5 millions de sans-abri. Des camps de fortune sont mis en place et environ 1 million de personnes y vivent déjà, dans des conditions sanitaires déplorables. Le sud du pays, et notamment la province de Snidh, est extrêmement fragilisé par cette catastrophe. Les pertes économiques se comptent en milliards et le secteur agricole est particulièrement touché puisque de nombreuses terres arables ont été dévastées.

Le Pakistan a besoin d’aide. Le 20 août 2010, les pays membres de l’ONU se sont engagés à lui apporter 200 millions de dollars, mais il ne s’agit là que de promesses et les expériences précédentes en la matière montrent qu’une faible part de cette somme arrivera dans le pays. La Banque asiatique de développement, qui a déjà connu le tsunami de décembre 2004, s’est auto-désignée leader de l’effort de reconstruction au Pakistan et a déjà annoncé un prêt de 2 milliards de dollars. La Banque mondiale a ajouté un prêt de 900 millions de dollars. Touché par une catastrophe naturelle, le Pakistan va donc voir sa dette s’accroître de manière significative.

Si l’aide d’urgence est indispensable, il est important de revenir sur les enjeux réels de la situation pakistanaise. En août 2008, le pays était au bord du défaut de paiement. Contraint d’accepter l’aide du Fonds monétaire international (FMI), il a reçu au total un prêt de 11,3 milliards de dollars, mais les conditionnalités attachées au prêt sont particulièrement brutales : mise en vente d’un million d’hectares de terres arables, fin des subsides du gouvernement sur le carburant, augmentation du prix de l’électricité, coupe drastique dans les dépenses sociales… Seul le budget militaire n’est pas visé par la rigueur. En bout de course, ce prêt a détérioré les conditions de vie de la population tout en fragilisant grandement la souveraineté du pays.

Aujourd’hui, le Pakistan a une dette extérieure de 54 milliards de dollars et consacre chaque année 3 milliards à son remboursement. Cette dette, qui a notamment explosé depuis les années 2000, est en grande partie d’origine odieuse. En effet, l’ancien régime du Général Pérez Musharraf était un allié stratégique des Etats-Unis dans la région, surtout depuis les attentats du 11 septembre 2001. Les principaux bailleurs de fonds n’ont jamais hésité à prêter à la dictature pakistanaise de Musharraf les fonds nécessaires pour mener sa politique. A l’automne 2001, les Etats-Unis ont demandé le soutien du Pakistan dans leur guerre contre l’Afghanistan. Musharraf avait alors accepté que son pays serve de base arrière aux troupes militaires des Etats-Unis et de leurs alliés. Le régime de Musharraf a ensuite continué d’endetter le Pakistan, avec le soutien actif de la Banque mondiale et des grandes puissances. Les prêts accordés n’ont aucune légitimité, ils ont servi à renforcer la tyrannie de Musharraf et n’ont amélioré en rien les conditions de vie des citoyens pakistanais. La dette contractée par ce régime despotique est odieuse. Les créanciers qui ont prêté à Musharraf l’ont fait en connaissance de cause et, dans ces conditions, il est inadmissible que le peuple pakistanais soit contraint de rembourser aujourd’hui la dette odieuse contractée par Musharraf.

Dans ces conditions, son annulation pure et simple est une exigence minimale. Plusieurs pays, à l’image de l’Equateur en 2007-2008, ont réalisé un audit de leur dette afin d’en annuler la partie jugée odieuse. Le Pakistan est tout à fait en mesure de suivre cet exemple.

Un autre mécanisme juridique de non paiement est à prendre en compte par le Pakistan soumis à des inondations dévastatrices : l’état de nécessité. Dans ce cas, il peut invoquer cet état de nécessité pour consacrer les fonds aux besoins vitaux de sa population meurtrie au lieu de rembourser sa dette, sans craindre des poursuites pour n’avoir pas respecté ses obligations. Les trois milliards de dollars ainsi économisés doivent alors être réorientés vers des dépenses sociales en faveur des Pakistanais.

Il est donc temps pour le gouvernement du Pakistan à la fois de suspendre le paiement de sa dette extérieure, de pratiquer un audit de celle-ci et de décider la répudiation de sa part odieuse. Loin de représenter une fin en soi, il devrait s’agir là du premier pas vers un modèle de développement radicalement différent, basé enfin sur la garantie des droits humains fondamentaux.

Damien Millet - Sophie Perchellet - Eric Toussaint

Damien Millet est porte-parole du CADTM France (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde, www.cadtm.org ), Sophie Perchellet est vice-présidente du CADTM France, Eric Toussaint est président du CADTM Belgique. Dernier livre paru : « La crise, quelles crises ? », CADTM/Aden/CETIM, décembre 2009.


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La Fondation populaire d’éducation (Labour Education Foundation), le Parti des travailleurs du Pakistan (Labour Party of Pakistan), la Fédération syndicale nationale (National Trade Union Federation), le réseau de solidarité des femmes travailleuses (Women Workers Help Line) et le Front progressiste de la jeunesse (Progressive Youth Front) ont ouvert des camps de secours populaire en réponse aux inondations (Labour Flood Relief Camps) à Lahore. Un appel international à des dons pour financer leurs activités est lancé et nous le relayons en Belgique.

Vous pouvez verser vos dons sur le compte de la Formation Léon Lesoil asbl, mention « Solidarité Pakistan »:

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