Olivier Besancenot : une candidature anticapitaliste
Par Frédéric Borras le Mardi, 20 Février 2007 PDF Imprimer Envoyer

Les principales forces politiques qui ont œuvré au succès du "non" de gauche soutiennent désormais chacune un candidat différent. Vu l’échec de la tentative unitaire, La LCR française maintient toujours la candidature de notre camarade Olivier Besancenot.

Jean-Luc Mélenchon et tous les courants "nonistes" du PS se sont ralliés à Ségolène Royal. Marie-George Buffet est candidate, porteuse de l'orientation choisie par la direction de son parti. Quant à Olivier Besancenot, il défendra les couleurs de la LCR. Par définition, il ne peut donc y avoir de candidature "29 mai canal historique" car, pour qu'elle le soit véritablement, il faudrait que cela soit une candidature commune.

Une ultime tentative unitaire, "e-pétionnaire", a été lancée en faveur de la candidature de José Bové. Ce dernier dit vouloir être le candidat de l'arc des forces du 29 mai et demande le retrait de Buffet et Besancenot. La candidate PCF a immédiatement fait savoir qu'il n'en était pas question. Et Olivier Besancenot ne s'effacera pas, car nous voyons mal comment, dans la précipitation et d'un simple clic de souris, pourrait être surmonté le problème de fond - celui du rapport à un éventuel gouvernement dirigé par Ségolène Royal et à sa majorité parlementaire - alors que, depuis des mois, nous n'y sommes pas parvenus. D'ailleurs, et c'est symptomatique, dans sa "Lettre aux 15 000 signataires", datée du 15 janvier, Bové n'en dit pas un mot.

Parmi les protagonistes de cet appel, la tentation existe de présenter José Bové en "concurrence" avec Buffet et Besancenot. Nous sommes attachés à la liberté des composantes qui le souhaitent de se présenter aux élections, mais nous ne voyons pas bien en quoi cette candidature ferait avancer la cause de l'unité que ses partisans mettent en avant. Nombreux sont celles et ceux qui, dans le mouvement du 29 mai, ont la volonté d'aller de l'avant. Pour avancer, il faut comprendre les raisons de l'échec. La division n'est pas le résultat d'un "conservatisme d'appareil". Simplement, la convergence du "non" de gauche était plus facile à réaliser que la convergence anticapitaliste, qui suppose de dépasser le rejet du libéralisme pour se mettre d'accord sur un programme et une stratégie anticapitalistes. En d'autres termes, rien n'empêche tous les antilibéraux de gauche de se retrouver côte à côte dans les luttes et de mener ensemble des batailles contre le libéralisme, comme au printemps 2005: ce n'est pas rien. Mais pour se présenter ensemble à des élections où la question politique centrale du pouvoir est en jeu, pour que le rassemblement soit durable, il faut un degré d'accord plus profond.

C'est aussi la cause de l'échec, dont un certain nombre de composantes du collectif national portent la responsabilité, que d'avoir cherché à relativiser le problème et d'avoir sciemment choisi des formulations qui permettaient de cheminer - très provisoirement, comme l'histoire l'a montré - avec le PCF, en poussant la LCR sur le bas-côté.

L'autre erreur, source elle aussi de désespérance, est cette absurde bataille pour faire croire qu'unis nous parviendrions à arriver en tête, et donc que le prochain locataire de l'Élysée était dans nos rangs! Comme s'il restait juste... à bien le choisir ! Pourtant, la dynamique du "tout sauf Sarkozy" était prévisible. Et si la désignation de Ségolène Royal avait vraiment ouvert un large boulevard sur sa gauche, il n'aurait été de la capacité de personne, pas même de la Ligue ou du PCF, de le réduire à une ruelle. Pour nourrir une dynamique, il n'est certes pas utile de désespérer Billancourt en annonçant des scores anecdotiques. Mais les rodomontades sur "la gagne" et "les scores à deux chiffres", entonnées à plusieurs voix lors des meetings, constituaient autant de bombes de déception à retardement.

Et maintenant?

Il est nécessaire de regrouper les anticapitalistes; et c'est possible. Des anticapitalistes, il n'y en a pas que dans les rangs des organisations révolutionnaires. On en trouve aussi dans les collectifs issus de la bataille du 29 mai, au PCF, dans le mouvement social et, sans doute, même à l'intérieur du PS ou des Verts. Ni les uns, ni les autres, nous n'avons rêvé: il existe bien un espace pour rassembler, pour que le front qu'ils constituent puisse avoir un grand écho populaire. Pour que ce rassemblement soit durable, il ne faut pas précipiter les choses. Il faut placer au bon endroit la ligne de partage entre les anticapitalistes et ceux qui n'excluent pas de collaborer avec les dirigeants du PS, de participer ou de soutenir leur gouvernement, de cogérer les grandes institutions. Ce front politique doit être bien plus qu'un front électoral: un outil efficace pour poursuivre les débats et féconder les luttes.

La LCR est prête à discuter de tout ceci, y compris pour les législatives, élections pour lesquelles elle sera présente partout soit directement, soit dans le soutien à des candidats clairement indépendants de la direction du PS et de l'éventuel gouvernement qui en émanerait, si la droite était battue... ce que nous ne regretterions pas.

C’est Clair et Net sur

www.lcr-rouge.org

http://besancenot2007.org/

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