Un an de prison pour un graffiti: c’est la lutte sociale qu’on condamne!
Par LCR-Web le Mardi, 06 Novembre 2007 PDF Imprimer Envoyer

Thierry Delforge, militant syndical CGSP engagé dans de multiples luttes de solidarité (sans papiers, libertés démocratiques, internationalistes…) a été lourdement condamné pour le « crime » d’avoir exprimé sa solidarité avec des travailleurs emprisonnés. Un pas de plus dans la criminalisation de la contestation sociale et politique dans ce pays. Nous tenons à exprimer notre soutien à ce militant et à dénoncer une sanction politique inique. Nous publions ci-dessous le communiqué diffusé par le CLEA (Collectif pour la liberté d’expression et d’association) à ce sujet. Affaire à suivre… (Photo prise par le Comité de surveillance Otan de Thierry Delforge)

 

Le 21 janvier 2006,  après la condamnation de dockers pour avoir participé à la manifestation contre un projet « Bolkestein » portuaire présenté au Parlement européen de Strasbourg,  Thierry Delforge, militant syndical, est arrêté par la police  pour avoir écrit  à la peinture, sur le mur d’un  dépôt appartenant à la Ville de Bruxelles, la phrase « Libérez les dockers ». La police trouve en outre dans le coffre de sa voiture deux  sabres d’abattis dont il se sert pour débroussailler son jardin dans les Ardennes.

 

Il n’en faut pas plus pour le condamner pour « destruction d’un édifice » et pour « transport d’armes prohibées ». La condamnation est prononcée le 28 mars 2007 par contumace, la convocation ne lui étant pas parvenue. La peine est incroyablement lourde : un an de prison, dont six mois avec sursis.

 

Thierry Delforge a fait opposition à ce jugement, et l’affaire doit repasser le 21 novembre devant la 50e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles. Mais, en attendant, il sera écroué à la prison de Forest dès ce vendredi 9.

 

Devant la démesure d’une telle peine pour un délit aussi mineur, il est difficile de ne pas conclure que c’est le militant syndical et associatif qui est condamné, et à travers lui tout le mouvement de contestation sociale.

 

Les dérives judiciaires de ce type se multiplient ces dernières années ; bientôt tout citoyen qui exprimera sa désapprobation par rapport à l’idéologie politique et économique dominante se verra condamner lourdement. Si la démocratie existe encore, il est grand temps de la sauver.

 

CLEA (Collectif pour la liberté d’expression et d’association) 

Voir ci-dessus