Les hommes révoltés. Vague de grèves remarquable
Par le Vendredi, 15 Février 2008 PDF Imprimer Envoyer

Une vague de grèves en Belgique? Qui l'aurait cru? Ces dernières semaines, des milliers de travailleurs se sont néanmoins mis en grève. Cela a démarré au Limbourg et chaque jour en janvier, il y a eu au moins une grève dans une grande entreprise en Belgique.

Ces (brèves) grèves en série sont remarquables pour plusieurs raisons :  

Ces grèves sont relativement spontanées. Elles sont parties de la base. Immédiatement, elles ont été reconnues par les syndicats, mais ceux-ci étaient les premiers surpris. Il n’y a pas si longtemps qu’ils ont conclu des accords interprofessionnels et des conventions collectives de travail avec une norme salariale assez stricte. Les syndicats et le patronat dans la concertation sociale n’imaginaient certainement pas que les grévistes allaient jeter la norme salariale à la poubelle.  

Autre fait remarquable: souvent les grévistes ont obtenu gain de cause dans les 24 heures qui ont suivi. Apparemment, les patrons avaient peur de plus de "dégâts". Comme les entreprises en Belgique et en Europe ont fait d’énormes profits durant cette dernière période, personne parmi eux ne devra manger un beefsteak en moins. Contrairement aux travailleurs. Le monde du travail a beaucoup perdu en pouvoir d'achat. Les prix pour l'alimentation de base, l'essence, l'énergie ont flambé. Les grèves ne sont qu'une petite opération de récupération de ce que nous avons perdu. Il ne s'agit d'ailleurs pas toujours de salaire. Le rythme du travail a fortement augmenté et les contrats de travail sont souvent devenus à durée déterminée. Les grèves ont éclaté aussi pour ces raisons. Après toutes les défaites des dernières années, ça fait du bien quand les grévistes obtiennent une victoire.  

Encore un fait remarquable. Souvent les grèves ont commencé chez les entreprises de sous-traitance. Les travailleurs de ce secteur se trouvent souvent dans une position plus faible que leurs collègues des grands bastions ouvriers (moins de salaire, plus de contrats temporaires, une délégation syndicale moins forte). Nous les félicitions doublement pour leur courage d'avoir entamé la grève. Mais les entreprises de sous-traitance ont aussi un point fort : à cause de la production "just in time", une grève dans une entreprise de sous-traitance cause tout de suite des problèmes dans la production de l'entreprise-mère. Les grévistes ont bien joué cette carte.  

"Ce n'est pas une action isolée"  C'est ce qu'a répondu Jérôme Ollier, l'homme révolté, de la LCR de Liège, au directeur de la Bourse de Bruxelles, après avoir déroulé du toit de la Bourse une banderole avec comme inscription: "MAKE CAPITALISM HISTORY". Cette action s'est déroulée dans le cadre de la semaine d'actions partout dans le monde contre le sommet de Davos, la grande messe des pays riches et des banquiers.L'action des grévistes n'est pas non plus une action isolée. Toutes ces actions sont dirigées contre la terreur des actionnaires, contre l'argument de la "compétitivité", tandis que les profits augmentent et que le pouvoir d'achat diminue, contre la spéculation et les grands profits, tandis que les gens perdent leur travail et ne peuvent plus payer leur loyer. Agissons ensemble pour qu'un jour on puisse dire: "Le capitalisme? C'est du passé".

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