Tous et toutes en lutte contre la rentrée anti-sociale
Par LCR le Samedi, 12 Septembre 2009 PDF Imprimer Envoyer

Les gesticulations gouvernementales et médiatiques se veulent optimistes en faisant croire à une « reprise » puisque les bourses reverdissent. Seules « ombres au tableau » : le déficit budgétaire de 25 milliards d’euros et les milliers de pertes d’emploi. Pourtant, si « reprise » il y a, c’est bien celle, vigoureuse, des attaques patronales et des mesures d’austérité.

Il ne s’agit pas de « dramatiser dangereusement », mais de constater une réalité qui se manifeste de plus en plus : les conséquences de la crise globale du capitalisme retombent sur la majorité de la population -les travailleurs/euses, les usagers/ères, les jeunes, les femmes, les personnes d’origine immigrée - cette majorité qui n’y est pour rien. Pendant ce temps, les vrais responsables continuent à faire des profits, à se partager des dividendes, à distribuer des bonus aux spéculateurs et à se frotter les mains de la remontée des valeurs boursières.

Mardi, le PS Jean-Claude Marcourt déclare dans La Libre qu’il n’y aurait pas d’austérité. Le lendemain, sa collègue CDH Marie-Dominique Simonet annonce que le gouvernement fera travailler davantage les professeurs, supprimera les conseillers en prévention contre les accidents du travail dans l’enseignement ou encore révisera le système de prépensions dès 2011, pour économiser...quelques millions, quand le gouvernement a su trouver et engager 135 milliards (!) pour les banques. La propagande du gouvernement va comme chaque fois tenter de diviser les travailleurs en stigmatisant cette fois-ci les enseignants comme pas assez « productifs », alors que le simple constat qu’un enseignant sur 5 quitte la profession dans les 5 ans devrait suffire pour montrer le désinvestissement des gouvernements dans le service public. Les enseignants en sont aujourd’hui réduits à payer eux-mêmes tous leurs outils de travail !

Ces attaques aux emplois et aux services publics sont présentées comme inévitables alors que, à l’ordre du jour de mesures de « relance » que le gouvernement discute pour l’instant avec le patronat et les syndicats, n’apparaît par exemple aucune ébauche de réforme de la fiscalité pour la rendre réellement progressive et taxer les grosses fortunes. Pourtant, un pourcent des belges détiennent à eux seuls 25% des richesses nationales, soit autour de 500 milliards. Si les idées originales fusent à travers les partis gouvernementaux pour « faire payer les banques » et « éviter de nouveaux dérapages », il n’est toujours pas question de levée du secret bancaire et il leur semble tout à fait normal de rembourser entièrement, avec les intérêts, la dette contractée sous forme de bons d’Etat, obligations ou autres auprès de ceux-là mêmes qui hier spéculaient sur les subprimes. L’énorme coût social de l’austérité servira donc à payer ceux qui portent la co-responsabilité de la crise.

Hier, Général Motors annonçait la fermeture programmée par Magna, le repreneur, du site d’Opel à Anvers employant 2.600 travailleurs/euses et des milliers de sous-traitant/es. Tandis que la CSC « attend de voir ce que les discussions avec Magna peuvent apporter » et que la FGTB assure que ses militants « sont trop intelligents pour céder aux provocations de l’ancien GM » en se mettant en grève, le bourgmestre SP.A d’Anvers propose que la ville et de la société portuaire rachètent le terrain pour le céder ensuite en leasing à Magna en espérant maintenir ainsi le site ouvert. Encore des cadeaux au patronat, des négociations de plans sociaux, des travailleurs/euses sur le carreau ? Et pourquoi pas ne appliquer aux entreprises comme Opel Anvers le principe de nationalisation que les ministres de droite comme de gauche ont admis de manière quasi consensuelle il y a quelques mois pour les banques ? Mais, cette fois, quitte à nationaliser, autant le faire bien : en réquisitionnant l’entreprise, avec le maintien de tous les emplois, pour la placer sous le contrôle des travailleurs/euses et de la population qui puissent alors décider démocratiquement de sa reconversion vers une production socialement utile et écologiquement responsable, comme par exemple la construction de bus pour développer les transports en commun, étant donné que la crise capitaliste est aussi une crise climatique.

Puisque, effectivement « le capitalisme nuit gravement à la santé », il est temps d’en tirer les conclusions qui s’imposent, de passer des paroles aux actions pour mettre à terre ce système pourri et destructeur qui accumule le profit dans les mains d’une minorité et la misère sur le dos d’une majorité. Le capitalisme a fait faillite. Il ne tient qu’à nous de le renverser pour imposer une justice sociale et écologique. Face à l'arrogance de la droite et la complicité de l'Olivier néolibéral qui veulent sabrer dans les dépenses publiques (santé, enseignement, services publics) et refusent de faire payer les banques responsables de la crise, nous appelons le mouvement syndical à faire entendre sa voix. En premier lieu en organisant une manifestation nationale en front commun syndical à Bruxelles. En second lieu en organisant la résistance du monde de l'enseignement par une grève reconductible contre les attaques de l'Olivier.

Quand on lutte, on n'est pas certain de gagner. Par contre, quand on ne lutte pas, on est certain de perdre. Cet été, les travailleurs de Bridgestone à Frameries ont tenu deux mois. Deux mois de grève en solidarité avec huit collègues licenciés. Deux mois de grève contre l’arrogance patronale. Comme l’ont osé les travailleurs de Bridgestone, il est temps de se mobiliser. Mais on ne peut pas continuer à le faire entreprise par entreprise, secteur par secteur. Il nous faut un mouvement d’ampleur, tous et toutes ensemble, dans les entreprises du privé et du public, les écoles, les quartiers, en front commun, contre la rentrée antisociale. Il est temps de s’organiser, en Belgique et en Europe, pour refonder un anticapitalisme conséquent, dans les luttes et dans une opposition offensive. C’est la seule façon de défendre sa dignité, de ne pas se faire plumer, de ne pas payer leurs crises et de reprendre les richesses dont on nous a dépossédés.

11 septembre 2009

Communiqué de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR)

Section belge de la IVe Internationale

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