Opel Anvers ne doit pas fermer! Reportage photos
Par Jef Van Der Elst le Vendredi, 12 Février 2010 PDF Imprimer Envoyer

Depuis le 30 juin et les annonces de fermeture de l'usine Opel à Anvers, les syndicats organisent un piquet de contrôle au parking de l'entreprise. Chaque heure, 40 voitures sont assemblées chez Opel Anvers. Seules les voitures qui avaient été commandés par le personnel sont effectivement remises à l'acheteur. Les autres voitures restent donc bloqués: il ya déjà quelques 6.000 voitures dans ce cas. Depuis plus de deux semaines, le piquet de surveillance, en front commun syndical, fonctionne 24 heures par jour et 7 jours sur 7.

Cette action de blocage a été lancée afin de mettre la pression en faveur des pistes possibles qui peuvent encore sauver l'usine de sa fermeture pure et simple. Par conséquent, pour les syndicats d'Opel, la grève n'est pas encore l'arme la plus appropriée pour les travailleurs. Ils continuent temporairement à assurer la production et à contrôler la sortie de cette dernière.

Outre les syndicats, qui continuent à plaider pour le maintien de l'usine, depuis le 3 février, une pétition a été lancée par Erik De Bruyn, président du SP.A-Rood, et signée par une série de personnalités connues (et moins connues). Le but de cette pétition est d'obtenir le plus large appui possible afin de garder l'usine en activité.

Un comité de soutien a été mis sur pied autour de cette pétition, avec la participation d'artistes, de dirigeants de plusieurs partis politiques (SP.A, Groen!, PTB), etc. Entre autres activités, ce comité a lancé une d'affichage aux fenêtres des maisons avec le mots d'ordre "Opel Anvers ne fermera pas!".

De plus, le comité appelle à l'organisation d'une grande chaîne humaine et cherche pour cela 2600 volontaires (autant que le nombre d'emplois menacés) qui sont disposés à former une chaîne afin de symboliser le drame du chômage de masse qui guètte la région. Le comité espère également que les associations de commerçants auront à coeur de démontrer leur solidarité en fermant provisoirement leurs magasins au cours de cet événement.

Pour financer cette activité, et d'autres encore, le comité organise une projection payante du film de Michael Moore, "Capitalism, A Love Story". Chaque samedi, le comité de soutien organise également une visite du piquet de blocage. D'autres actions vont certainement suivre plus tard. La LCR-SAP soutient les actions de ce comité, comme étant le meilleur moyen afin d'obtenir la solidarité la plus large avec les travailleurs d'Opel Anvers.

Site internet de la pétition et du comité de soutien:
http://www.zomervanopel.be/


Appel: La bataille pour des emplois durables commence chez Opel Anvers

La lutte pour Opel Anvers va bien plus loin que la lutte la sauvegarde d’emplois menacés. Elle pose aussi la question de quelle économie nous voulons et de quel usage socialement responsable nous faisons l’innovation technologique. Ce combat n’est donc pas seulement lui des travailleurs d’Opel mais de nous tous. C’est pourquoi il mérite d’être soutenu par un front social et politique.

Depuis un siècle, l’industrie automobile a été un moteur important de créations d’emploi et d’innovation technologique. L’ère des combustibles fossiles touche à sa fin. Nous sommes au seuil d’une révolution industrielle et technologique. Il n’est pas possible que dans ce contexte que la Belgique, soit dépossédée d’un atout majeur, à savoir un excellent centre d’assemblage ultra productif. Opel-Anvers n’est pas une mine à charbon mais représente un aiguillon pour l’avenir industriel de la Belgique. C’est pourquoi les autorités politiques ne peuvent pas se cantonner à soutenir la lutte des syndicats pour le maintien à court terme l’usine Opel au sein ou en dehors du périmètre de General Motors. Bien que ce combat doit être mené et appuyé, gouverner c’est prévoir et ceci implique donc d’envisager une stratégie à long terme.

Depuis des années, des sommes importantes ont été versés à l’industrie automobile, au niveau européen comme aux niveaux fédéral et régional. Aujourd'hui, nous disons que ces fonds sont déjà une forme «d’intervention publique». Ainsi les décideurs politiques ont non seulement le droit mais le devoir de prendre les devants, c’est-à-dire d’élaborer un plan de sauvegarde de l’avenir d’Opel-Anvers, en reconvertissant l’usine pour y développer une production durable et écologique. Une telle production peut devenir un levier important dans le développement d’une politique de mobilité fondée sur d’autres modes d’usage et d’offre de service. Plusieurs options existent: création d’une plate-forme qui assemblerait des voitures « vertes » pour des marques différentes, a l’image de Nedcar au Pays Bas et/ou la création d’une unité de production de voitures électriques, créneau pour lequel nous disposons de l’expertise scientifique et technique.

Une unité de production devenue propriété publique représente la meilleure garantie d’avenir, tant en termes de choix d’investissements que de maintien de tous les emplois chez Opel-Anvers. Une unité de production où les travailleurs, des associations de consommateurs, de concert avec les syndicats, exercerait un contrôle sur la production serait également la preuve que la démocratie au sein même du lieu de travail est non seulement possible, mais est également une source d’efficacité. Une véritable gestion participative serait également un rempart face aux effets sociaux négatifs, tels que l’intensification du travail, l’insécurité de l’emploi et autres méfaits produits par la dictature des actionnaires.

Tant le gouvernements flamand que fédéral ont sauvé les banques, pourquoi ne pourraient-ils pas sauver Opel-Anvers? D’une certaine manière, l’usine est déjà partiellement propriété publique, puisque près de 28 millions d’euros ont été transférés sous forme d’aides publiques depuis 1996. De plus, le gouvernement flamand a prévu au budget de 2010 une aide de 500 millions d’euro pour Opel Anvers. Nous disposons de sociétés d’investissements publics qui peuvent mettre sur pied un holding public pour l’industrie automobile et qui peut reprendre l’usine.

Nous, les signataires,

- Demandons que les pouvoirs publics prennent les mesures nécessaires afin de mettre en chantier un « plan B » basé sur une prise de contrôle public d’Opel-Anvers pour y développer une plateforme de production et de services durables;

- Appelons à la création d’un large front social pour appuyer cette demande.

Stephen Bouquin (Professeur de Sociologie) Eric Goeman (porte-parole d’ATTAC Flandre) Patrick Humblet (Professeur en Droit du travail) Dirk Holemans (Institut Oïkos)

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Reportage photos au piquet d'Opel Anvers (photos: Jef Van Der Elst)

 

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