LCR France: retour sur les résultats...
Par LCR équipe le Dimanche, 23 Mars 2008 PDF Imprimer Envoyer

ELECTIONS MUNICIPALES en FRANCE. Derrière la gifle reçue par la droite, qui ne peut que nous réjouir, plusieurs leçons sont à retenir du second tour des municipales. Le scrutin des municipales est une véritable « arnaque » antidémocratique. Dans 114 villes, les listes présentées ou soutenues par la LCR ont franchi la barre des 5 % (34 d’entre elles les 10 %). Si, dans certaines villes, l’élection a été acquise dès le premier tour, permettant l’élection de 74 candidats de nos listes, 80 listes pouvaient encore prétendre à être présentes au second tour, en cas d’accord avec une autre liste.

Le PS, qui nous parle régulièrement de proportionnelle et de démocratie participative, a choisi d’ignorer nos électeurs. Au lieu de regarder vers les listes que nous présentions et d’accepter des fusions où notre indépendance politique aurait été garantie, le PS a préféré se priver de toute dynamique et prendre le risque de perdre, comme ce fut le cas, par exemple, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), Nancy (Meurthe-et-Moselle) ou Agen (Lot-et-Garonne). Seule exception à Le Haillan (Gironde), où la liste PS-PCF a accepté, en garantissant notre indépendance, une fusion. Mais, pire, ce silence s’est souvent doublé d’alliances avec le Modem de François Bayrou, ce qui n’a pas gêné ses alliés qui, comme le PCF à Aubagne, a fait de même. Seule Lutte ouvrière (à l’impossible nul n’est tenu !) a rompu à Perpignan (Pyrénées-Orientales) et dans le 6e secteur de Marseille (Bouches-du-Rhône).

Côté respect de nos électrices et de nos électeurs, le PCF n’a rien à envier au PS : il a rompu les rares discussions ouvertes, comme à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) ou refusé la fusion avec notre liste comme à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

À ceux qui doutaient de la volonté hégémonique du PS, l’attitude de ce dernier confirme qu’il ne conçoit la gauche radicale que comme un éventuel réservoir de voix pour le second tour, et certainement pas comme un courant qui a le droit d’être représenté et de faire ses propres propositions. Le prix de notre indépendance politique se paye en autant d’élus en moins que nos résultats et une loi électorale plus juste nous auraient permis d’avoir. Dont acte.

Dans ce contexte de mépris, de confusion extrême et de perte de repères, nous avons eu raison, avec nos partenaires, de nous maintenir dans onze communes au second tour. L’excellente tenue des listes soutenues ou présentées par la LCR en atteste. Loin de s’effondrer, elles confirment, quand elles ne l’amplifient pas en voix et en pourcentage, les résultats du premier tour, comme à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ou Cavaillon (Vaucluse)… Preuve qu’une partie de l’électorat populaire ne se contente plus d’affirmer ses idées au premier tour, mais confirme ce choix au second. Les listes que nous présentions ou soutenions au second tour ont obtenu une vingtaine d’élus, auxquelles s’ajoutent deux élus obtenus à Le Haillan et à Montpellier (Hérault, fusion avec les Verts), ainsi que les trois élus de la liste que nous soutenions à Morlaix (Finistère).

Parallèlement à ces élections municipales, nous avons soutenu ou présenté une cinquantaine de cantonales, 55 exactement, que ce soit dans des cantons où une liste municipale existait ou dans des endroits où nous étions absents aux municipales. Là aussi, les résultats sont très encourageants : nous dépassons les 5 % dans 43 cantons et les 10 % dans onze d’entre eux.

Mais cette séquence électorale a aussi été l’occasion de tisser des liens avec des milliers de candidates et candidats présents sur nos listes, de débattre et d’agir ensemble. Elles ont aussi, comme nous l’indiquions dans Rouge de la semaine précédente, permis de nouer des alliances avec d’autres forces politiques. Cette unité a été bénéfique pour tout le monde au premier tour, et elle a tenu au second tour, dans la plupart des endroits où nous avions décidé en commun de nous maintenir, que ce soit avec les collectifs antilibéraux, les alterÉkolos ou des sections du PCF (à l’exception de Cahors, où le PCF a cassé le cadre unitaire sans explication pour fusionner avec la liste PS).

Au final, cette unité nous a permis d’avoir 99 élus, dont quelques-uns pour LO et le Parti des travailleurs (PT), plus d’une vingtaine pour des candidats membres du PCF, autant pour la mouvance alternative et une petite cinquantaine pour la LCR. À notre échelle, une vraie satisfaction et un encouragement pour continuer ensemble demain.

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