Chávez: "Transformer cette défaite matérielle en une victoire morale"
Par Paul-Emile Dupret le Lundi, 03 Décembre 2007
"J`ai écouté la voix du peuple et je l`écouterai toujours" a dit le président Hugo Chavez, citant Bolivar. Ce lundi 3 décembre, à 1h15 du matin, le président a décidé de ne pas attendre la fin du décompte des voix pour reconnaître son échec au referendum sur la proposition de réforme de la Constitution. A près de 90% du dépouillement, le Conseil National Electoral avait annonce que le NON à la réforme l`emportait avec  50,7% des suffrages, tandis que le OUI avait obtenu 49,29 % soit un écart d`à peine 1,41%.

Le président a reconnu la victoire des partisans du NON et les a félicité pour celle-ci. Il s`est cependant dit heureux de n`avoir pas remporté une victoire avec une marge aussi minime. Il s`est dit serein et confiant dans l`avenir et a invité ses partisans à transformer cet échec matériel en une victoire morale, estimant qu`il s`agit là d`une claire démonstration que les chavistes respectent les règles démocratiques sans tergiverser, et un désaveu cinglant de ceux qui ont sans cesse affirmé le contraire.

A propos du scrutin, le Président a estimé qu`il fallait en tirer des leçons: 7,3 millions de vénézuéliens ont voté pour lui lors de sa réélection fin 2006, tandis que 4,3 millions ont voté pour un projet socialiste avancé, ce qui n`est pas négligeable vu la campagne internationale menée contre le projet. Trois millions de personnes qui avaient voté pour lui en 2006 se sont donc abstenus cette fois. Il faudra comprendre la cause de cette abstention et agir en conséquence.

En ce qui concerne l`opposition, elle avait récolté 4,1 millions de voix fin 2006, elle en récolte 4,5 millions aujourd`hui. Il estime constructif que l`opposition ait enfin reconnu au cours de la campagne la validité de la Constitution de 1999, et lui a demandé de tirer une autre leçon importante de ce scrutin à savoir qu`il les est possible de remporter des élections, qu`il s`agit de la voie à suivre, et qu`elle doit renoncer aux coups de forces, coups d`état et tentatives de déstabilisation.

"Nous sommes des hommes de longues batailles, la proposition de renforcement du socialisme continue" a declaré le president, en répétant la phrase qu`il avait prononcé lors de l`échec de sa tentative de prise de pouvoir par les armes le 4 fevrier 1992: “Nous n`y sommes pas parvenus, pour le moment”.

Paul-Emile Dupret, à Caracas (Collectif Venezuela 13 avril)

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