Besancenot chez Drucker. EMISSION
Par LCR équipe le Lundi, 12 Mai 2008 PDF Imprimer Envoyer

La Une de Libération du 12 mai. Ci-dessous l'article du Journal Du Dimanche du 11 mai. 

Besancenot : "La révolution, toujours", article du Journal Du Dimanche. REGARDEZ L'EMISSION. Ce n’est peut-être pas son truc, mais il joue le jeu. Mercredi, quand Olivier Besancenot sort du studio Gabriel après l’enregistrement de l’émission Vivement dimanche, il est attendu. Quelques "fans" brandissent un appareil photo, un papier ou le magazine Gala, qui lui consacre un article. Le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire, 34 ans tout juste, signe des autographes, sourit aux photographes, puis s’éclipse à pied avec ses "potes".

REGARDEZ l'émission sur: http://vivementdimanche.france2.fr/videointegrale/34695394-fr.php 

Avec 4,08% des voix à la dernière présidentielle, le jeune leader avait déjà ravi la vedette à Arlette Laguiller (Lutte ouvrière, 1,33 %). Neuf ans après elle, voici le "Che sans les poils" - comme certains le surnomment - reçu chez Michel Drucker. Une petite révolution. Quelques trotskistes font la grimace. Mais beaucoup se félicitent : "Cela permet d’élargir notre audience. Cela montre que le phénomène Besancenot n’est pas un coup marketing, mais qu’il correspond à quelque chose de durable, aux aspirations profondes de la société", se réjouit Pierre-François Grond, au bureau politique de la Ligue.Olivier n’a donc "pas hésité une seconde", profitant de cette occasion pour s’adresser à des millions de téléspectateurs (Arlette en avait réuni cinq en 1999 !) et toucher un public - familial, de classes moyennes - dépassant largement le petit cercle de la LCR (3300 adhérents). Il assure donc. Bouille ronde souriante - "une tête de boys band" selon Anne Roumanoff. Jean et chemise noire. Et un langage simple pour s’attaquer, par exemple, aux grands distributeurs "qui se font des couilles en or". Le facteur de Neuilly facilite l’identification... "Olivier Besancenot, c’est la fraîcheur d’Orangina face à Coca-Cola : un challenger au ton décalé, au look décontracté, qui refuse les codes dominants", décrypte Marcel Botton, l’auteur des Hommes politiques sont des marques comme les autres (éditions du Moment)."

Pas question de suivre le chemin d’Arlette"

Le label Besancenot décolle. Le révolutionnaire récolte désormais 62% de bonnes opinions dans le dernier baromètre Ifop-Paris Match. Ce qui le place en 3e position des personnalités de gauche les plus populaires. Lui qui s’inquiétait de succéder à Alain Krivine, cette "bête de scène", a dépassé son mentor. Dans Vivement dimanche, on le voit ainsi jouant au foot, visitant son club de boxe, ou chez un ami rappeur. Mais aucune image de sa compagne, éditrice chez Flammarion, ou de leur fils.

Le leader de la LCR ne perd pas de vue ses messages politiques. Une question sur ses parents enseignants ? Il rebondit sur l’éducation. Un sketch sur La Poste de Dany Boon ? Il dénonce la privatisation des services publics. L’émission se termine ? Il salue les travailleurs qui l’ont préparée. "Je ne suis pas seul", répète-t-il... avant de donner la parole à deux syndicalistes, témoignant des difficultés du monde ouvrier. Il proclame bien qu’il "milite toujours pour la révolution". Mais sans élever la voix : "La révolution, ce n’est pas une flaque de sang à chaque coin de rue."

Et maintenant ? Le leader populaire assure qu’il ne se vit pas "comme l’éternel candidat à la présidentielle". Pas question de suivre le chemin d’Arlette (six candidatures au compteur). "Même en 2002, il ne voulait pas être candidat, témoigne Alain Krivine. En 2007, il nous a répondu : "J’ai déjà donné, trouvez-en un autre !" Nous l’avons convaincu, mais en promettant que c’était la dernière fois !"

Prochain challenge ? L’édification du NPA, le Nouveau Parti anticapitaliste, qui doit voir le jour fin 2008-début 2009. Ce ne sera pas, dit-on, le parti de Besancenot. L’ambition se veut plus large. "Ce parti n’a pas vocation à fédérer par le haut toutes les organisations existantes, mais à rassembler par le bas toutes les forces anticapitalistes", explique l’intéressé. Il existerait déjà 150 à 200 collectifs locaux. "Leurs réunions attirent deux à trois fois plus de militants que la Ligue", affirme François Sabado, à la direction de la LCR. L’objectif est d’en avoir 250 à 300 pour la première réunion nationale, programmée les 28 et 29 juin, en banlieue parisienne. Un comité de pilotage devrait ensuite se mettre en place. Et, à terme, plusieurs porte-parole.

Certains restent dubitatifs, rappelant que la LCR "a contribué à enterrer la candidature unitaire des antilibéraux à la présidentielle", estimant que le NPA s’apparente "pour l’instant à un fan-club de Besancenot". Christian Piquet, animateur d’un courant minoritaire, dont le poste de permanent au sein de la Ligue a été supprimé, critique : "Olivier pense que le nouveau parti résultera de la rencontre entre la LCR, seul mouvement politique constitué, et des anonymes. Cela me semble trop étriqué." Clémentine Autain, qui postulait pour être la candidate des antilibéraux en 2007, ajoute : "Le danger, c’est que ce nouveau parti ne soit qu’une LCR élargie et relookée." A ses yeux, Olivier Besancenot se trouve à la croisée des chemins : "Soit il veut devenir comme Arlette, une icône populaire, fidèle à la pureté révolutionnaire, aux côtés des luttes sociales, soit il construit un mouvement politique plus large, capable de rivaliser avec le PS."

Le Journal du Dimanche du 11 mai par Marie Quenet.

 

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