Trotsky et Rosa Luxemburg
Par Carlos Morgenstern le Jeudi, 20 Octobre 2005 PDF Imprimer Envoyer

«De toutes les grandes figures du socialisme européen, personne n'était plus près de Trotsky que Rosa Luxemburg   (Isaac Deutscher, «Le prophète armé », page 249). La social-démocratie a assassiné Rosa Luxemburg en 1919. Le stalinisme, dès 1925, voulait purger le Comintern de cette dangereuse «syphillis» (l'expression est de Ruth Fischer, dirigeante du PC allemand) qu'étaient les idées de Rosa. Trotsky, par contre, la mentionne en 1935 avec Lénine et Karl Liebknecht, comme les trois révolutionnaires dont se réclame la IVeme Internationale en construction.

La communauté profonde entre Trotsky et Rosa Luxemburg, malgré toutes leurs divergences, est celle du marxisme révolutionnaire, du communisme internationaliste, dont ils ont été tous les deux les représentants authentiques et lucides. Elle est aussi la communauté du combat tragique et difficile contre cette excroissance pathologique du mouvement ouvrier qu'est la bureaucratie réformiste, combat qui leur a coûté la vie et qui a vu le triomphe provisoire des fossoyeurs de la révolution : Noske 1919, Staline 1940 ...

On sait que Trotsky et Rosa Luxemburg ne se sont vus que peu et rarement. Dans Ma vie Trotsky décrit l'impression que lui avait fait la personnalité de Rosa dans une de ces rencontres le congrès du Parti Ouvrier Social-démocrate (POSDR) en 1907 : « De petite taille, frêle, même maladive, elle avait de nobles traits, de très beaux yeux qui rayonnaient d'esprit, et elle subjuguait par la virilité de son caractère et de la pensée. Son style, tendu, précis, implacable, restera à jamais le reflet de son âme héroïque ». Et il ajoute cette remarque où transparaît un regret significatif : « Je l'admirais en observateur. Et pourtant il se peut qu'alors je ne l'aie pas suffisamment appréciée ... ».

En réalité, malgré cette carence de rapports personnels, il y a une remarquable similitude entre la vision du monde, la méthode, les visées stratégiques et les thèses politiques du jeune Trotsky et de Rosa. Ils sont semblables à la fois par leurs faiblesses, leurs erreurs et leurs intuitions géniales.

Au nombre des erreurs, la plus grave, la plus profonde est sans doute le refus de la théorie léniniste de l'organisation. Ici l'influence de Rosa sur le jeune Trotsky est visible; il prend même soin de la mentionner explicitement dans son pamphlet Nos tâches politiques comme un des dirigeants marxistes orthodoxes qui se sont prononcés contre le centralisme de Lénine  (1).

C'est d'ailleurs vers cette époque, 1904, que Trotsky a fait personnellement la connaissance de Rosa Luxemburg (cf. Ma vie, Gallimard, page 213). Dans une discussion avec Marceau Pivert en 1939. Trotsky reconnaît volontiers que dans cette brochure il défendait « des vues très proches de celles de Rosa Luxemburg », mais souligne que toute son expérience ultérieure lui a prouvé que «dans cette question, Lénine avait raison contre Rosa Luxemburg ainsi que contre moi » (cf. Annexe à Nos tâches... page 255).

La grande erreur de Rosa et de Trotsky fut de ne pas savoir faire la distinction entre certaines formules unilatérales de Que faire et ce qui constituait le noyau essentiel de la théorie léniniste du parti : l'organisation stricte, rigoureuse et centralisée de l'avant-garde révolutionnaire, direction politique du prolétariat. Lénine, après la révolution de 190.5, reconnaissait, dans une nouvelle préface à que faire ?(en 1907) que ce livre contenait quelques- expressions « plus ou moins maladroites ou imprécises» (2). Par contre, il n'a jamais cessé de travailler, pendant 14 années, avec obstination et entêtement, contre vents et marées, à la construction de cette organisation d'avant-garde solide et trempée, ce « groupuscule » clandestin implanté dans les usines qui a permis, pour la première fois dans l'histoire, la victoire de la révolution prolétarienne : le parti bolchevik.

La racine de l'incompréhension de la théorie léniniste du parti, chez Rosa et chez le jeune Trotsky (qui se manifeste, au niveau politique concret, par leur position confuse et conciliatrice entre mencheviks et bolcheviks) se trouve dans ce qu'on pourrait appeler leur « catastrophisme révolutionnaire» : comme Kautsky et comme la plupart des marxistes « orthodoxes » de la IIeme Internationale, Rosa et Trotsky croyaient, avant 1914, que l'écroulement du capitalisme était inévitable et la victoire du prolétariat, irrésistible. Ce « fatalisme optimiste », cette foi naïve dans les « lois d'airain de l'histoire » est le fondement théorique de leurs conceptions organisait tonnelles semi-spontanéistes. Fondement qui a été évidemment très ébranlé par la faillite de la IIeme Internationale en août 1914: ce n'est pas un hasard si Trotsky commence, précisément à partir de la guerre mondiale, à se rapprocher des bolcheviks.

Cependant, l'erreur organisationnelle de Rosa et du jeune Trotsky contenait un « noyau rationnel » : bien plus tôt que Lénine, ils ont reconnu la menace d'autonomisation de l'appareil du parti, la tendance conservatrice d'auto-conservation de l'organisation (qui se transforme dans un but en soi), en un mot, le danger de bureaucratisation (3). Rosa Luxemburg avait compris avant Lénine le caractère profondément bureaucratique réformiste de l'appareil du parti social-démocrate allemand et de son idéologue « marxiste orthodoxe » officiel, Karl Kautsky, tandis que le jeune Trotsky avait déjà en 1906, dans Bilan et perspectives, l'intuition que le conservatisme des partis sociaux-démocrates d'Europe (et celui d'Allemagne en particulier) pourraient devenir à un certain moment « un obstacle à la lutte directe du prolétariat pour le pouvoir » (4).

Par contre, là où l'intuition du jeune Trotsky et de Rosa s'est révélée dans toute sa grandeur, c'est dans la formulation, bien avant les thèses d'avril 1917 de Lénine, de la stratégie de la révolution permanente en Russie. Il semble que, par des voies indépendantes, les deux sont arrivés vers 1905-1906 à des conclusions semblables, à partir d'une analyse du sens de la révolution de 1905, qui était pour eux « moins une dernière ramification des vieilles révolutions bourgeoises qu'un premier signe avant-coureur de la nouvelle série des révolutions prolétariennes en Décident» (5).

Au Congrès du Parti Duvrier Social-démocrate Russe en 1907 (Londres) le discours de Trotsky sur la révolution permanente reçut l'entière approbation de Rosa et de Léo Jogisches; selon Trotsky, ce discours fut même la base d'un rapprochement entre eux et de sa collaboration dans le journal polonais de Rosa (Prezeglad Socialdemokraticzny) (6). D'autre part, à la conférence du PDSDR de 1909, ce fut Rosa qui présenta et fit adopter par la majorité la formule « dictature du prolétariat soutenue par la paysannerie», qui était précisément le correspondant programmatique de la stratégie de révolution permanente et qui avait été lancée, pour la première fois par Trotsky en 1905.

Ce n'est donc pas sans raison que Staline en 1931 mentionne Rosa parmi les « inventeurs» du « schéma utopique » (sic) de la révolution permanente, et décide dans sa bulle papale intitulée « Certains problèmes de l'histoire du bolchévisme » de l'excommunier à titre posthume pour péché d'hérésie trotskyste ...

On se demande souvent comment pouvaient« coexister » dans la pensée du jeune Trotsky et de Rosa l'erreur organisationnelle avec la vérité stratégique. Il existe peut-être un rapport paradoxal entre les deux. Nous ne ferons ici qu'esquisser une hypothèse qui demande à être confirmée par des recherches plus poussées. La stratégie de la révolution permanente était articulée (avant 1917) autour de trois axes étroitement liés dans la pensée de Rosa et de Trotsky : le rôle hégémonique du prolétariat, la transcroissance de la révolution démocratique en révolution socialiste, son extension en Europe occidentale, particulièrement l'Allemagne. Or, ces thèses étaient fondées sur les prémisses suivantes :

1) Une analyse remarquable des forces sociales en Russie et de la dynamique interne du processus révolutionnaire, d'après le modèle de 1905 (toutefois chez Rosa on trouve une  certaine sous-estimation du rôle de la paysannerie).

2) L'unité économique et, partant, politique de l'Europe (prémisse de leur conception erronée de la question nationale).

3) La spontanéité révolutionnaire du prolétariat européen qui, sous l'impulsion de la révolution russe, se soulèvera malgré et contre les partis sociaux-démocrates (prémisse de leur conception organisationnelle).

Les deux dernières prémisses étaient à la base de leur espoir, ou mieux de leur certitude, d’une rapide extension de la révolution russe en Europe, qui était à leurs yeux la condition même du triomphe du prolétariat en Russie. Donc la stratégie de la révolution permanente était fondée à la fois sur des prémisses absolument correctes (analyse de la formation économico-sociale russe, par exemple dans Bilan et perspectives de Trotsky) et des prémisses fausses, celles-ci étant par ailleurs précisément la source de leurs erreurs politiques au sujet du parti et de la question nationale.

En vérité, comme Trotsky l'a reconnu plus tard, le prolétariat russe, soutenu par la paysannerie, a pu triompher et prendre le pouvoir sans une aide extérieure de la révolution en Europe Occidentale (il n'a pas pu bien entendu construire une société socialiste isolée en Russie). Les deux autres prémisses n'étaient donc nullement nécessaires pour le déroulement effectif de la transcroissance de la révolution russe. On voit donc comment, à propos de chaque problème, «erreur» et « vérité » se trouvent enchevêtrées dans une combinaison complexe et contradictoire.

En 1917, Lénine devenait « trotskyste » (comme le disait, en se plaignant, Kamenev en avril 1917) et Trotsky, léniniste. Armé des thèses d'avril, le parti bolchevik menait, en octobre, le prolétariat russe au pouvoir. Quelques mois plus tard, dans son cachot allemand, Rosa Luxemburg écrivait un brouillon de brochure, dans lequel, tout en critiquant différents aspects de la politique des bolcheviks (question nationale, question agraire, dissolution de l'Assemblée Constituante, etc.) elle apportait son soutien enthousiaste à Lénine et Trotsky - ces deux noms étant, à ses yeux comme à ceux de tous les révolutionnaires de l'époque, absolument inséparables - et proclamait que « l'avenir appartient partout au bolchevisme ». A sa sortie de prison, grâce à la révolution de novembre 1918, Rosa décide de ne pas publier cet écrit, ayant changé d'avis sur plusieurs problèmes. Elle avait l'intention de remanier le texte, mais ce projet fut tragiquement interrompu par les bourreaux réactionnaires au service du social-démocrate Noske.

Trois mois après ce crime ignoble, Trotsky écrivait, dans le Premier Manifeste de l'Internationale Communiste (mars 1919): «Nous communistes, unis dans la 1 llème Internationale, nous nous reconnaissons les continuateurs directs des efforts et du martyr héroïque acceptés par une longue série de générations révolutionnaires, depuis Babeuf jusqu'à Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg».

Ce n'est qu'en 1932 que Trotsky va «redécouvrir» Rosa. L'occasion lui est, pour ainsi dire offerte par Staline qui. dans l'article mentionné ci-dessus (« Certains problèmes de l'histoire du bolchevisme »), accusait Rosa de capitulation envers l'opportunisme parce qu'elle n'avait pas, au contraire de Lénine, rompu avec Kautsky avant 1914. Trotsky détruit sans difficulté la falsification malhonnête, en utilisant entre autres la célèbre lettre de Lénine à Chliapnikov, du 27 octobre 1914 : « Je hais et déteste maintenant Kautsky plus que tous les autres... R.Luxemburg avait raison, elle qui comprit il y a longtemps que Kautsky n'était qu'un ,. laquais de la majorité du parti, de l'opportunisme » (souligné par Trotsky).

Conclusion de Trotsky : « Si l'on prend les divergences entre Lénine et Rosa Luxemburg dans leur ensemble, la vérité historique, c'est incontestablement que Lénine avait raison Mais cela n'exclut pas que dans certaines questions, à des périodes données, Rosa Luxemburg ait eu raison contre Lénine» (7).

Il revient sur ce problème en 1935, dans l'article « Rosa Luxemburg et la IVeme Internationale », pour souligner que « Rosa Luxemburg a compris et commencé à combattre beaucoup plus tôt que Lénine le rôle de frein de l'appareil ossifié du parti et des syndicats ». Il montre comment dans la mesure où elle opposait la spontanéité des actions de masse à la politique conservatrice, routinière et bureaucratique de la social-démocratie allemande, surtout après 1905, «cette opposition avait un caractère tout à fait révolutionnaire et progressiste » (8).

En réalité, Trotsky « redécouvre » Rosa dans sa lutte contre le stalinisme, qui le rend particulièrement sensible à la dimension anti-bureaucratique de l'œuvre de Rosa, dirigée moins contre Lénine (n'en déplaise à certains anti-léninistes qui veulent se réclamer du luxemburgisme) que contre ce qui constituait à son époque la principale machine bureaucratique du mouvement ouvrier international: l'appareil dirigeant du Parti social démocrate allemand. Bureaucratie contre laquelle elle lutta toute sa vie et qui fut responsable de sa mort en 1919.

Trotsky « redécouvre » donc Rosa Luxemburg au fur et à mesure que s'aggrave le degré de déformation et de dégénérescence bureaucratique du PCUS et de l'URSS. En 1932, au cours de sa lutte contre le centrisme stalinien, Trotsky, à travers la polémique contre l'article calomniateur de Staline, « réhabilite » et met en évidence Rosa, critique du centrisme opportuniste de Kautsky. En 1935 il souligne l'opposition de Rosa aux «philistins du conservatisme bureaucratique », aux « appareils encroûtés de réformisme» de la IIe Internationale. Dr, il y a une ressemblance profonde entre les partis communistes de 1935, formellement marxistes, parlementairement oppositionnels, verbalement révolutionnaires, mais en réalité réformistes et « modérés », et la social-démocratie allemande d'avant 1914. C'est cette ressemblance (qui ne signifie pas identité), cette problématique commune qui explique l'intérêt renouvelé de Trotsky pour Rosa, et la compréhension qu'il avait de son propre combat comme la continuation du combat de Rosa Luxemburg.

A cette différence près que Trotsky, après 1917, avait définitivement incorporé à son système théorique les acquis essentiels de la conception léniniste du parti. Et que, par conséquent, sa défense de Rosa Luxemburg n'était pas sans réserves et restrictions.

Ces réserves ont pour objet par exemple, la brochure de 1918 sur la Révolution russe, dont il relève les erreurs, notamment sur la question nationale, tout en soulignant que Rosa Luxemburg n'avait pas voulu publier cet écrit (9).

Mais, évidemment, la principale restriction que Trotsky fait en 1935 à Rosa se situe dans la sphère des questions organisationnelles, où se trouvent les principales « insuffisances » de sa pensée. Son jugement à ce sujet est à la fois critique et nuancé :

1) «  Dans la conception historico-philosophique du mouvement ouvrier de Rosa, la sélection préliminaire de l'avant-garde, par rapport aux actions de masse à attendre, n'a pas trouvé son compte. »

2) « Rosa avait parfaitement raison contre les philistins, les caporaux et les crétins du conservatisme bureaucratique». La théorie de la spontanéité de Rosa était une arme salutaire contre l'appareil réformiste social-démocrate. Elle ne devenait fausse et négative qu'en se tournant parfois contre le travail entrepris par Lénine dans le domaine de la construction du parti révolutionnaire en Russie.

3) Toute l'histoire du mouvement ouvrier européen et en particulier allemand, de 1919 à 1935, est un argument accablant contre la théorie de la pure spontanéité des masses : aujourd'hui, plus que jamais, la situation mondiale est déterminée par la crise de direction du prolétariat.

4) Cependant, au contraire de certains soi-disant « luxemburgistes » - Trotsky mentionne entre autres le Spartacus français et Jakob Walcher du SAP allemand (plus tard rallié au stalinisme en RDA!) - Rosa n'avait jamais érigé la spontanéité en un « système métaphysique achevé». Elle était trop réaliste dans le sens révolutionnaire pour ne pas s'appliquer à éduquer et organiser l'aile révolutionnaire du prolétariat. C'est ce qu'elle fit en Pologne, où elle bâtit « une organisation indépendante très rigide», et en Allemagne, après la révolution de novembre 1918, quajad elle « a entrepris avec passion le travail de rassemblement de l'avant-garde révolutionnaire ».

5) En outre, tout porte à croire que pendant les derniers mois de sa vie « elle se rapprochait de jour en jour des idées de Lénine, rigoureusement équilibrées d'un point de vue théorique, sur la direction consciente et la spontanéité » (10).

La « morale de l'histoire » pour Trotsky : Rusa Luxemburg est un « drapeau de la révolution mondiale », qu'il faut défendre contre les calomnies staliniennes afin de le « transmettre dans toute sa splendeur et son haut pouvoir d'éducation... aux jeunes générations du prolétariat ». Par conséquent, « si l'on laisse de côté ce qui est accessoire et déjà surmonté par l'évolution, alors nous avons pleinement le droit de mettre notre travail pour la IVe Internationale sous le signe des « 3 L », c'est à dire non seulement sous celui de Lénine, mais encore sous celui de Luxemburg et de Liebknecht » (11).

Par cette proclamation solennelle Trotsky renoue, au-delà des falsifications et des mensonges staliniens, avec la tradition de la IIIème Internationale qui avait décidé, après la mort  de  Lénine en janvier 1924, de commémorer tous les ans en janvier le jour des « 3 L ». Mais il ne s'agit pas pour Trotsky d'une réhabilitation formelle; il s'agit de récupérer pour l'avant-garde révolutionnaire l'héritage précieux que constitue la pensée de Rosa Luxemburg. Parce que cette pensée, quelles qu'aient pu être ses éventuelles erreurs ou insuffisances, appartient pour l'essentiel à l'arsenal du communisme révolutionnaire internationaliste. Rosa Luxemburg nous appartient !

Quatrième Internationale n°48, mars 1971

(1) Cf. Trotsky: «Nos tâches politiques», P.Belfond, page 161.

(2) Trotsky, dans son dernier écrit, Staline (1940), constate que Lénine a lui-même reconnu « le caractère unilatéral, et par conséquent erroné » de la théorie exposée dans Que faire sur l'introduction de la conscience révolutionnaire « du dehors » dans la classe ouvrière. Cf. Trotsky, Stalin, Panther, vol.1, page 97.

(3) Cf. E.Mandel), « The leninist theory of organisation », International Socialiste Review, décembre 1970, page 35.

(4) Quant à Nos tâches politiques, Trotsky souligne en 1940 qu'il était « faux et manquant de maturité » dans sa critique de Lénine, mais ne contenait pas moins « une assez précise caractérisation du mode de penser des « comitards » de cette époque, qui avaient oublié de s'appuyer sur les ouvriers après qu'ils aient trouvé appui sur les « principes du centralisme » ... » - comitards qui furent le premier embryon de la bureaucratie au sein du parti bolchevik, et contre lesquels Lénine dut constamment lutter. Cf. Trotsky, Stalin Vol.1, page 102.

5) R. Luxemburg, Grève générale, parti et syndicats, Spartacus, page 64.

(6) Trotsky, Permanent Révolution, New Park, London, page 94. Cf. aussi Trotsky Ma vie' Gallimard, page 213 : «Au congres de Londres ... sur la question dite de la Révolution permanente », Luxemburg défendait la position de principe qui était aussi la mienne ».

(7) Trotsky, « Bas les pattes devant Rosa Luxemburg », in Ecrits I, page 326.

(8) Trotsky, Annexe à nos tâches politiques, page 250.

(9) II est certain que Rosa Luxemburg, à la lumière de l'expérience révolutionnaire allemande de 1918 a modifié sa position au sujet de l'Assemblée Constituante russe (dont elle avait critiqué la dissolution par les bolcheviks) puisqu'elle prône, en Allemagne, le pouvoir aux Soviets en opposition à l'Assemblée Constituante convoquée par la social -démocratie au pouvoir. Quant à la question agraire, son attitude est déjà plus nuancée et réaliste dans la lettre qu'elle a écrit au communiste polonais Warski au début décembre 1918. Cf. A.Warski, Rosa Luxemburg Stellung zu den taktischen Problemen der Révolution 1922, page 7.

(10) Trotsky, « R.L. et la Q.I.», pages 250-252. (11) Ecrits I, pages 330-331, « R.L. et la Q.I. », Annexe à Nos tâches, page 253.

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