Michel Warschawski appelle au blocus d'Israël.
Par LCR équipe le Lundi, 10 Mars 2008 PDF Imprimer Envoyer

SOLIDARITE TOTALE AVEC LA RESISTANCE DE GAZA. Michel Warschawski, écrivain et militant israélien anticolonialiste annonce qu’il ne participera pas au Salon du Livre en France qui honore cette année Israël. Il indique qu’il renonce en effet à faire partie d’un "forum alternatif" à l’intérieur de ce Salon, inauguré par Shimon Peres et Sarkozy. Il fait savoir qu’il participera en revanche à d’autres événements prévus pour apporter la contestation à l’extérieur du Salon. Ci-dessous son appel à un "blocus d’Israël, aussi longtemps que celui de Gaza n’aura pas été levé" et à une "solidarité totale avec la résistance de Gaza".

 

"Plus de 100 Gazaouis ont été massacrés par les tirs et les bombardements israéliens au cours de ces derniers jours et la liste s’allonge d’heure en heure. A côté de cette équipe d’assassins, Olmert-Barak, Ariel Sharon apparaît comme un disciple du mahatma Gandhi : le massacre de Jénine qui a provoqué une immense indignation internationale en 2002 a fait moins de victimes proportionnellement que l’agression en cours contre Gaza. Et pourtant, la réaction de la communauté internationale est bien plus modérée que celle d’il y a 6 ans.

Pourquoi? Cette question devrait être au cœur de la réflexion du mouvement international de solidarité et, plus généralement, de la résistance mondiale. Car les crimes de guerre israéliens n’ont pu être possibles, dans ces six à sept dernières années, que parce que la communauté internationale a cessé d’exercer toute pression sur le gouvernement israélien ; en fait, elle le soutient. Cela n’a pas été toujours le cas, au moins avec la plupart des Etats européens qui s’opposent à la stratégie de "la guerre préventive globale permanente" de l’administration néo-conservatrice américaine et qui défendent une stratégie de stabilité mondiale au lieu de la politique de chaos mondial de Bush et de sa bande.

La montée du néo-conservatisme (le président français Nicolas Sarkozy est un exemple de ce phénomène) est un nouveau défi posé au mouvement de solidarité, et plus généralement, au mouvement anti-mondialisation, à travers le monde : la stratégie de la guerre globale n’est plus le monopole de l’administration US (soutenue par quelques autres pays, telle la Grande-Bretagne), mais de la "communauté internationale" en tant que telle.

Il s’agit, sans aucun doute, d’une évolution que la Résistance mondiale devrait prendre en considération très sérieusement : il y a une guerre mondiale et tout le monde maintenant en fait partie. Pour faire front à une "communauté internationale" alignée sur la guerre globale de Washington, un mouvement anti-guerre international est devenu une priorité urgente. Qu’est-ce que cela a à voir avec la bande de Gaza ? Simplement qu’aujourd’hui, Gaza est la ligne de front de la résistance à cette offensive. Si Gaza capitule, Washington et Tel Aviv auront la voie libre pour lancer un second round contre le Liban et pour attaquer l’Iran. Ils savent parfaitement que la bande de Gaza, le Liban, la Syrie, l’Iraq et l’Afghanistan sont différentes batailles d’une seule et même guerre, et ils concentrent leurs forces afin d’obtenir la capitulation de la bande de Gaza, de son peuple et de sa direction élue.

Cette analyse devrait être intégrée par le mouvement mondial et lui permettre d’arriver à cette conclusion : les Palestiniens de Gaza se battent en ce moment non seulement pour leurs propres droits et dignité, mais pour la liberté de tous les peuples du monde ; ils résistent aux dirigeants unis de l’Empire, à ces dirigeants et à leurs tentatives de faire des peuples de notre planète leurs esclaves, y compris les peuples travaillant dans les métropoles industrialisées.

Nul dans notre camp, celui de la résistance du monde entier à l’Empire, nul n’y a le droit de fuir son devoir de solidarité totale avec la résistance de Gaza, sous le prétexte de détester la direction que le peuple palestinien de Gaza a choisie. La même règle devrait s’appliquer à l’égard du peuple d’Iran.

Au cœur de la campagne de solidarité avec Gaza, il nous faut appeler au blocus d’Israël aussi longtemps que celui de Gaza n’aura pas été levé. C’est le boycott économique, politique et culturel d’un Etat qui s’est mis lui-même, par ses crimes de guerre, en dehors du monde civilisé : jusqu’à ce que les agressions sanglantes contre Gaza cessent et que le siège soit levé, le devoir des honnêtes gens est de dire, haut et clair : "Pas de relation avec l’Etat criminel d’Israël!"

Michel Warschawski

Voir ci-dessus