Le PTB annonce une modernisation.
Par David Dessers le Mercredi, 12 Mars 2008 PDF Imprimer Envoyer

"NOUS NE RENOVONS PAS LES IDEAUX, MAIS BIEN L'APPROCHE". La clôture du 8e congrès du PTB a eu lieu le dimanche 2 mars à l'ULB. C'est dans une Aula Q pleine comme un œuf que le nouveau président du parti, Peter Mertens, a donné des éclaircissements sur la modernisation annoncée. "Nous avons été trop doctrinaires dans le passé, trop doctoraux, trop sans nuances, trop durs dans notre confrontation avec d'autres organisations au lieu de collaborer avec elles". Une nouveauté certaine, c'est qu'il y avait 200 externes présents à ce meeting de clôture. Et parmi eux, aussi deux membres de la LCR.

Cette clôture du huitième congrès du PTB était en fait une sorte de meeting politique où les résultats de ce congrès étaient annoncés, aussi au monde extérieur. Ce fut un show professionnel convenable où se mêlaient mots, images et musique.

L'après-midi a démarré avec les allocutions de deux délégués syndicaux: Ludo Campo, délégué CSC à Esso-Antwerpen et Alain Caufriez, délégué FGTB à Caterpillar Gosselies. Ils ont parlé de la récente vague de grèves en Belgique, des problèmes du pouvoir d'achat des gens et de l'espoir qu'offrent les grèves et les victoires qui en résultent.

Il était temps ensuite de passer à quelque chose d'un peu plus léger. Nous avons fait la connaissance du nouveau logo du PTB via un petit film amusant et le 3000e membre du parti a été brièvement honoré. Il est évident que le PTB a été quelque peu en apprentissage auprès du SP néerlandais et investit complètement dans un seuil bas pour le recrutement de membres.

Trois membres de la nouvelle direction du parti ont tenu ensuite une conférence. Raoul Hedebouw, le plus jeune membre de cette nouvelle direction, a vivement critiqué la politique du nouveau gouvernement (provisoire) et surtout le rôle qu'y joue Didier Reynders. Avec la calculatrice en main, il a calculé pour nous que ce gouvernement arrache dix fois plus pour les industries que pour les travailleurs, et ceci, au moment où les problèmes de pouvoir d'achat s'amplifient de plus en plus.

Boudewijn Deckers a parlé au nom de la génération plus âgée et a fortement insisté sur la continuité de la modernisation. La "génération plus ancienne" reste d'ailleurs bien représentée dans la nouvelle direction du parti, vu qu'à côté de lui, Jo Cottenier, Lydie Neufcourt et Jef Bruynseels continuent à siéger dans cette direction. Le président sortant, Ludo Martens, n'avait pas pu être présent ce 2 mars à cause d'une santé trop chancelante.

A son tour, Peter Mertens a abordé la modernisation, encore qu'il en ait parlé en termes fort généraux. Il l'exprime comme suit dans le journal du parti, Solidaire: "Le congrès a indiqué lui-même une série de points douloureux. Nous avons peut-être trop travaillé de manière doctorale au lieu d'être interrogateurs. Nous sommes parfois allés trop fort dans la confrontation avec d'autres organisations au lieu de collaborer avec elles. Nous avons parfois exagéré dans nos positions au lieu d'être plus nuancés. Nous nous sommes parfois laissé tenter par une politique de surenchère, la tendance à toujours en faire un peu plus, au lieu de soutenir totalement des exigences correctes. C'est pour cela que nous devons moderniser. Continuellement moderniser. Pas nos idéaux, mais bien notre approche".

Ça correspond grosso modo au noyau de son argumentation au meeting du congrès. Tout qui a travaillé encore récemment avec le PTB ne peut que constater que le parti adopte effectivement une attitude différente de celle qu'il avait précédemment. Il faudra toutefois attendre les prochains mois et années pour savoir jusqu'à quel point va cette modernisation annoncée et quelles peuvent en être les suites politiques.

par David Dessers

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