Grève chez Bridgestone à Frameries : la violence patronale est inacceptable!
Par LCR le Mardi, 30 Juin 2009 PDF Imprimer Envoyer

La LCR soutient avec force les 140 ouvriers de chez Bridgestone à Frameries qui sont en grève depuis 16 jours maintenant et qui n’ont pas l’intention d’abandonner leurs 8 camarades licenciés le 11 juin. Ce licenciement est illégal puisque la convention collective de travail sectorielle prévoit que: "L’entreprise mettra tout en œuvre en vue d'éviter des licenciements pour raisons économiques et techniques. Si des difficultés surviennent en la matière, il est préalablement instauré un régime de chômage partiel, si possible par roulement."

Or l’entreprise n’a rien mis en œuvre, si ce n’est appeler les forces de l’ordre pour que 80 policiers maîtrisent 20 travailleurs « dangereusement armés »…de farine, qui avaient déjà laissé repartir tous les employés et les cadres dans la tranquillité. Plutôt que d’envisager des solutions réelles pour les 8 travailleurs (des CDI, trop jeunes pour la prépension et trop âgés pour la reconversion), la direction de Bridgestone désinforme en invoquant des primes de départ qui n’ont jamais existé.

La LCR dénonce la direction qui diabolise les travailleurs en les faisant passer pour des voyous là où il y a dans les faits des travailleurs dignes, calmes mais déterminés qui entament aujourd’hui leur 16e jour sans salaire. La LCR est solidaire des travailleurs en lutte. La solidarité de tous, qu’ils soient CDI ou CDD, est le seul élément sur lequel les travailleurs peuvent encore compter face à un monde patronal qui ment, ne respecte pas ses engagements, et licencie pour des questions stratégiques et de profits.

La solidarité s’étend aussi aux travailleurs du site de Bridgestone Zaventem qui ne sont pas dupes et reconnaissent dans le récit des événements rapportés par leurs collègues des éléments annonciateurs de restructurations plus dures qui risquent de toucher tous les sites en Belgique. Ce n’est pas par hasard que le délégué principal FGTB de l’entreprise figure parmi les 8 personnes que la direction veut liquider.

La LCR dénonce avec force les déclarations honteuses, mensongères et absurdes d’Essenscia, la fédération patronale de l’industrie chimique. Bridgestone Aircraft Tyres fait un chiffre d’affaires de 35 millions d’Euros et contrôle 50% du marché des compagnies aériennes d’Europe, d’Afrique et du Moyen Orient. Les bénéfices du site de Frameries pour 2008 s’élèvent à 5,1 millions d’euros. L’entreprise investit des milliers d’euros dans des panneaux photovoltaïques, engage du personnel, refuse des prépensions, augmente ses projets de production et fixe de nouveaux contrats de sous-traitance. Ce n’est donc pas une entreprise en difficulté qui peut « justifier » des licenciements secs ! Les travailleurs salariés qui acceptent de renoncer à leur salaire pour être présents toute la journée, devant leur entreprise pour contester l’arbitraire patronal et marquer leur solidarité ne sont pas des voyous: ils prennent leur situation en mains, comme devront le faire de plus en plus de travailleurs dans les mois et années à venir pour défendre ce qui est juste face à un monde patronal de plus en plus impitoyable et cynique.

Pour la LCR, le conflit chez Bridgestone montre une fois de plus l’urgence d’un combat de l’ensemble du monde du travail pour interdire les licenciements. Les patrons profitent de la crise pour accroître la pression sur les salaires, sur les conditions de travail, sur les contrats, et pour briser la force syndicale, afin d’avoir à leur disposition une main d’œuvre docile et flexible, sans droits.

On annonce 800.000 chômeurs officiels en 2011. L’ONEM prend déjà en charge 1150000 travailleurs (en comptant les prépensionnés et le chômage économique de masse). C’est inacceptable. Il faut prendre l’argent là où il est pour stopper la catastrophe sociale. La LCR exige la création d’un fonds national, sous contrôle des travailleurs et de la population, alimenté par le patronat, afin d’empêcher les licenciements y compris dans les petites entreprises en déficit.

NON AUX LICENCIEMENTS! BRIDGESTONE PEUT PAYER! SOLIDARITE AVEC LES TRAVAILLEURS EN LUTTE!

Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR)

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