Pour sauver notre climat: abattons leur capitalisme!
Par Ataulfo Riera et Sandra Invernizzi le Mardi, 01 Décembre 2009 PDF Imprimer Envoyer

L'anniversaire de la chute du Mur de Berlin a, sans surprise, été saisi par les idéologues du capitalisme pour tenter de redorer le blason de ce système, en lui opposant la caricature de socialisme que furent les régimes staliniens. L'Union européenne n'a pas été en reste, voulant célébrer l'événement pour se doter d'une légitimité démocratique introuvable.

De qui se moquent-ils quand ils encensent la chute du Mur alors qu'ils construisent une gigantesque Europe-forteresse qui rejette dans des conditions inhumaines des dizaines de milliers de candidats réfugiés? La « lutte contre l'immigration illégale » aux frontières de l'Europe a fait plus de victimes mortelles que les 40 années du Mur de la Honte. Et comment oublier que cette même Union européenne, si éprise de liberté, entretient des relations étroites avec l'Etat terroriste d'Israël qui étouffe et emprisonne le peuple palestinien sous un mur de séparation autrement pire encore que celui qui divisait l'Allemagne autrefois.

Le remake des années 89-91 a en outre un goût trop frelaté tant il est difficile de cacher la réalité crue d'une crise économique, sociale, alimentaire et climatique conséquences directes de la domination du capitalisme. La crise économique et sociale s'est installée dans la durée. Et c'est la majorité de la population qui en paye plusieurs fois les frais par la montée d'un chômage de masse, de la précarité, du racisme qui divise les classes populaires, et par l'adoption de budgets d'austérité. Les coupables, banquiers, spéculateurs et autres riches capitalistes, sont épargnés.

De plus, l'évidence est là: le basculement climatique s’accélère et nous amène à un effet de seuil dont les conséquences sont encore difficilement mesurables, mais dont on a déjà une petite idée : inondations côtières, diminution des récoltes à l’échelle mondiale, intensification des sècheresses, catastrophes en série, aussi dans nos régions... Des centaines de millions d’êtres humains, avant tout les pauvres, en feront (et en font déjà) les frais.

Face à l'urgence, l'attitude des classes dominantes et des gouvernements des puissances capitalistes est pour le moins criminelle; l'échec annoncé du Sommet de Copenhague, qui se devait d'être historiquement décisif, en témoigne. Les intérêts égoïstes des grandes puissances et la soif de profit de leurs multinationales priment sur tout.

Et lorsque des mesures sont prises par les gouvernements, elles sont insuffisantes, irréalistes, dangereuses, irrationnelles et ne font que répondre aux intérêts de grandes entreprises qui font du profit avec la crise écologique. Agro-carburants, charbon « propre », nucléaire: autant de « remèdes » qui aggravent la maladie. En Belgique, alors que la congestion et la pollution urbaines atteignent des sommets, ils augmentent les tarifs des transports publics. Ils prolongent la vie de centrales nucléaires vétustes, préservant ainsi la juteuse rente nucléaire accumulée par Electrabel sur le dos des consommateurs, mais pas la sécurité de ces derniers. Ils favorisent les primes individuelles pour économiser l’énergie, alors que le problème est social et que les personnes les plus mal loties en matière d’isolation et de consommation d’énergie sont des locataires... Et tout cela avec la complicité active des Verts!

Pour résoudre la crise environnementale, il faut rompre avec la logique productiviste du capitalisme; il faut produire et consommer moins d’énergie et de ressources. Pour résoudre la crise sociale, il faut radicalement redistribuer les richesses et permettre aux trois milliards d'êtres humains qui en ont besoin d’accéder à une alimentation de qualité, à un emploi, à un revenu décent, à un logement décent, à une protection sociale, à une éducation de haut niveau, à un système de santé performant. Repeindre en vert le capitalisme pour concilier ces deux problèmes, c'est une utopie.

Face à la crise globale du système, il faut une rupture anticapitaliste pour ouvrir la voie à une société non-capitaliste et non-productiviste; une société écosocialiste, fondée sur la justice sociale, la solidarité et la gestion prudente des ressources. Une société où la production ne sera plus laissée aux mains d’une poignée de bureaucrates, de pseudo experts et d’authentiques exploiteurs mais sera démocratiquement planifiée par la majorité de la population en fonction des besoins sociaux et du respect des équilibres écologiques. Cette perspective doit être au centre d’un programme de lutte anticapitaliste. Et ce n’est que par la mobilisation de masse des mouvements sociaux et environnementaux qu’un tel programme sera réalisable.


Manifestation nationale pour le climat!

Le samedi 5 décembre 2009 à 14h, place du Luxembourg, Bruxelles. (Métro Trône / gare du Luxembourg)

La LCR appelle à participer nombreux/euses à la manifestation nationale organisée par la Coalition climat. Nous appelons nos membres et sympathisant/es à manifester avec nous dans le cortège formé derrière la banderolle de l'association "Climat et Justice sociale" .

Infos: Coalition Climat: http://www.coalitionclimat.be

 

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