Solidarité avec le peuple syrien ! Al Assad, dégage !
Par LCR le Vendredi, 27 Mai 2011 PDF Imprimer Envoyer

Depuis le mois de mars, le vent de la révolution qui déferle sur le monde arabe souffle avec force en Syrie, pays dirigé d'une main de fer par la dynastie Al Assad depuis plus de 40 ans. La répression féroce menée par les forces de sécurité contre les protestations qui réclament le départ du dictateur – et qui touchent tout le pays et toutes les confessions et communautés - a fait plusieurs centaines de victimes et des milliers de personnes ont été arrêtées.  L’armée maintient le siège de plusieurs foyers de la révolte, dont Homs (centre), Banias (nord-ouest) et Deraa (sud), où les informations filtrent au compte-gouttes vu le black-out ordonné par Damas et les fortes restrictions imposées aux médias étrangers.

Hafez Al Assad a pris le pouvoir à la faveur d'un coup d'État en 1970 et son fils Bachar lui a succédé après son décès en 2000. Le pouvoir se transmet ainsi de père en fils comme dans une monarchie. Ce régime ne supporte et ne tolère aucune contestation. A Hama, en 1982, il est venu à bout de l'opposition islamiste et laïque au prix de milliers de morts.  La dynastie Al Assad a installé en Syrie un pouvoir personnel et absolu dont les piliers sont le parti Baas, l'armée et les redoutables services de renseignements, les «Moukhabarat», qui ont éliminé, emprisonné et torturé un nombre considérable de militants, notamment communistes. L’article 8 de la Constitution garantit l’auto-reproduction du parti au pouvoir: «Le parti Baas dirige la société».

La base sociale du clan Al Assad est la communauté alaouite, secte musulmane locale, tandis que la majorité sunnite représente 70% de la population syrienne. La majorité des cadres de l'appareil de sécurité et de l'armée sont alaouites. Bachar, qui déclare son admiration pour le « modèle chinois », a mené une forte politique de libéralisation de l’économie qui n’a bénéficié qu’à une minorité de riches capitalistes, au détriment des classes populaires.

La rhétorique et les postures « anti-impérialiste » et « anti-sioniste » de ce régime ne doivent pas faire illusion, ni masquer la nature policière et dictatoriale du régime. L'impérialisme étatsunien et israélien n’ont pas intérêt à déstabiliser ce régime. Pour Washington, le régime syrien - qui avait soutenu la première guerre du Golfe - est l'un des maillons clef de sa politique au Proche-Orient. Les  «Moukhabarat» collaborent étroitement à la « guerre contre le terrorisme » des Etats-Unis.

Pour Israël, la stabilité du régime syrien permet le statu quo garant de l'hégémonie de l'État sioniste dans la région et la négation des droits du peuple palestinien. «Israël préfère garder un ennemi stable» a déclaré Ygal Palmor, porte-parole du ministère Israélien des Affaires étrangères.

Ce que craignent surtout Washington et Tel Aviv, c'est la poussée démocratiques des masses, non seulement en Syrie, mais dans tout le monde arabe. Car ils savent pertinemment que cette poussée, contrairement aux dictatures, est authentiquement anti-impérialiste et anti-sioniste.

Pourtant, la solidarité avec la lutte du peuple syrien est pratiquement nulle dans le camp de la gauche en Belgique, certains reprenant y compris à leur compte la propagande du régime expliquant que la contestation est le fruit d’un « complot étranger ». Les révoltes populaires sont toujours considérées par les régimes dictatoriaux comme «des conspirations venues d'ailleurs». Leur mépris du peuple est total. Cela ne signifie pas que l'impérialisme ne s'immisce pas. Mais il complote non pas contre ces régimes d'un autre âge, mais bel et bien contre les peuples qui veulent justement se débarrasser de leur tutelle et de leurs serviteurs locaux, comme en Tunisie, en Egypte, au Bahreïn… Les révoltes qui secouent le monde arabe aujourd'hui sont les conséquences non pas de complots extérieurs, mais de décennies d'injustices, d’inégalités sociales, d'humiliations, de répression et d'oppression.

La LCR soutient le soulèvement du peuple syrien, qui s’inscrit pleinement dans le contexte général du combat démocratique et social engagé dans l’ensemble du monde arabe. Comme en Tunisie et en Egypte, l’intervention organisée des travailleurs sera décisive pour faire plier le régime. Vive la révolution syrienne ! Al Assad, dégage !

Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR)

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