La sortie de la crise politique passe par une riposte du monde du travail
Par LCR le Vendredi, 08 Juillet 2011 PDF Imprimer Envoyer

Ce jeudi 7 juillet, tandis que les autres partis candidats au gouvernement ont accepté la note imbuvable de Di Rupo, Bart De Wever annonce qu'il ne s'agit pas pour la NV-A d'une "bonne base de discussion". Pour sa part, le CD&V refuse de s'engager dans des négociations sans la présence du PS et de la NV-A autour de la table. Nouveau retour à la case départ... enfin presque.

La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) ne regrette pas la mise au bac de la note du formateur. Contrairement aux avis quasi-unanimes relayés par la presse, il ne s'agissait pas d'une note équilibrée. Les quelques mesures cosmétiques et temporaires à l'encontre des grosses fortunes, de la famille royale ou des ministres ne devaient pas faire illusion. Cette note visait à faire endosser par l'ensemble des travailleur-euses -et particulièrement les sans-emploi, pensionné-e-s et fonctionnaires- la facture de l'endettement creusé par le sauvetage des banques et par des années de cadeaux fiscaux aux plus riches. Peu importent les "dommages collatéraux", l'objectif est bel et bien de relancer le système capitaliste qui a pourtant largement prouvé toute sa nocivité pour nos vies et pour la planète.

Au-delà de ses aspects pathétiques, ce nouvel épisode a au moins eu le mérite de mettre en lumière le consensus qui rassemble tous les partis représentés au Parlement: imposer des mesures d'austérité drastiques aux travailleurs-euses belges. Il est désormais clair et assumé de leur part que leurs désaccords se situent principalement sur les questions communautaires et sur l'ampleur de l'offensive socio-économique, la droite flamande estimant que les mesures proposées à cet égard dans la note ne vont pas encore assez loin et sont trop défavorables aux plus riches. Tous se plient, docilement ou avec enthousiasme aux dogmes néo-libéraux suivis à la lettre partout en Europe au rythme des plans d'ajustements élaborés par le FMI, la Commission et la BCE. On peut donc s'attendre à ce que les propositions socio-économiques avancées dans cette note soient intégralement reprises pour de nouvelles négociations, avec ou sans la tenue d'élections entre-temps.

Après avoir avec raison rejeté la note Di Rupo, les syndicats ont la responsabilité d'organiser la résistance, en front commun, autour d'une "Opération vérité" qui dénonce toute l'ampleur des attaques, complétée par un plan d'actions déterminées  et d'un programme de mesures d'urgence sociale et écologique. La riposte du monde du travail devra se coordonner à l'échelle européenne. La bataille sera très dure. Nous le savons. Mais elle peut être gagnée, à condition qu'elle se prépare dès maintenant.

Communiqué de Céline Caudron, porte-parole de la Ligue Communiste Révolutionnaire - Socialistische Arbeiderspartij (LCR-SAP), Bruxelles, 7 juillet 2011.

Voir ci-dessus