Dans les coulisses de la conférence de Doha : prison à vie pour un poète!
Par Palestine News Network le Samedi, 01 Décembre 2012 PDF Imprimer Envoyer

Les médias ont braqué leurs projecteurs sur Doha, la capitale du Qatar, où se déroule la 18e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP18). Cette conférence constitue pour le régime des émirs une gigantesque opération de publicité – ou de « greenwashing », comme on dit dans les milieux environnementaux pour dénoncer les tromperies du « capitalisme vert ». Une preuve parmi d’autres de ce qui se passe derrière la façade : la récente condamnation à perpétuité d’un poète qatari dont le seul crime est de ne pas plaire au roitelet local. En organisant la COP 18 au Qatar, les Nations Unies espéraient, paraît-il, convaincre les pays producteurs de pétrole de la région de la nécessité de lutte sérieusement contre les émissions de gaz à effet de serre. Il est douteux que cet espoir se concrétise… En attendant, pendant que le ministre Abdullah bin Hamad Al-Attiyah préside la conférence de l’ONU, son émir réprime durement un homme dont le seul crime est d’avoir écrit un poème sur le printemps arabe. L’information ci-dessous est diffusée par Amnesty International. LCR-Web

Une condamnation à perpétuité a été prononcée le 29 novembre contre un poète du Qatar. Elle a toutes les caractéristiques d'une violation scandaleuse de la liberté d'expression, selon Amnesty International.

Mohammed al-Ajami, aussi connu comme Mohammed Ibn al-Dheeb, a été jugé pour des accusations d'incitation à « renverser le régime " et "insulte à l'émir».

Il a été arrêté en Novembre 2011 suite à la publication de son «Poème du Jasmin", qui critiquait les gouvernements de la région du Golfe, en disant: «nous sommes tous face à la Tunisie de l'élite répressive».

«Il est déplorable que le Qatar, qui aime à se peindre à l'échelle internationale comme un pays qui défend la liberté d'expression, se livre à ce qui semble être une violation flagrante de ce droit", a déclaré Philip Luther, responsable d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord .

Une copie du verdict recueillie par Amnesty International ne fait aucune référence aux raisons d'une peine aussi sévère, mais l'organisation considère que les charges ont été basées sur le contenu de sa poésie.

"Selon toutes les informations disponibles, Mohammed al-Ajami est un prisonnier d'opinion qui a été placé derrière les barreaux uniquement pour ses mots. En conséquence, il doit être libéré immédiatement et sa condamnation annulée ", a déclaré Philip Luther.

Le verdict a envoyé des ondes de choc parmi les militants au Qatar et dans la région du Golfe, qui ont déclaré à Amnesty International que la condamnation est perçue comme une menace pour tous.

Un militant a déclaré que le procès d'Al-Ajami est le «procès du printemps arabe» et une mise en garde contre sa propagation dans le Golfe.

"Nous nous attendions à mieux de la part du Qatar", a déclaré le militant, faisant référence à la façon dont le pays met en valeur ses élections législatives et la liberté d'expression.

Le Qatar est le siège de l'organe de presse Al-Jazeera, qui a remporté des récompenses pour ses rapports sur les soulèvements dans la région au cours des deux dernières années. Toutefois, le Qatar contrôle strictement la liberté de la presse et la liberté d'expression en ce qui concerne la critique de son propre gouvernement.

Les observateurs n'ont pas été autorisés à entrer dans le tribunal, et Al-Ajami lui-même n'était pas présent à la condamnation. Il ira en appel.


Voir ci-dessus