Violences ultra-nationalistes turques à Bruxelles : un pouvoir complice!
Par LCR-Web le Jeudi, 25 Octobre 2007 PDF Imprimer Envoyer

Les incidents se succèdent à Bruxelles avec les violences perpétrées par des groupes d’extrême droite et ultra-nationalistes turcs. Ces actes sont, pour le pouvoir d’Ankara qui tire les ficelles, une manière de mettre sous pression l’allié US afin d’obtenir le feu vert pour une offensive militaire contre les rebelles kurdes en Irak. En Belgique, ces événements mettent également en lumière l’ « étonnant  laxisme » initial des autorités politiques et policières. Un laxisme qui s’explique en grande partie par la volonté électoraliste des partis traditionnels de capter un maximum de votes dans la communauté turque, y compris dans ses secteurs racistes et d’extrême droite. Nous publions ci-dessous un appel qui remet bien des points sur les « i » lancé par des organisations kurdes, assyriennes et arméniennes de Belgique.

Appel urgent aux dirigeants politiques belges

Les communautés kurde, arménienne et assyrienne vivent actuellement dans un trou noir créé en Belgique par le régime répressif d'Ankara en raison du laxisme de certains hommes politiques belges; un trou noir qui peut générer, à n'importe quel moment, une nuit de cristal, et même une purification ethnique dans la Commune de Saint-Josse.

Malgré nos multiples avertissements, des ultra-nationalistes turcs en Belgique poursuivent leurs actions terroristes et criminelles en jouissant d'une totale impunité. Dimanche 21 octobre en fin de soirée, après une manifestation non-autorisée devant l'ambassade des Etats-Unis à Bruxelles, les Loups Gris ont tabassé le journaliste indépendant belge d'origine turque Mehmet Koksal alors qu’il filmait l'évènement.

Le cortège a poursuivi sa route en hurlant des slogans nationalistes et en portant le drapeau turc et celui des Loups Gris (trois croissants) à travers les quartiers turcs. A leur arrivée dans les quartiers multiculturels de Saint-Josse, ils ont d'abord attaqué un disquaire kurde situé rue de Liedekerke, puis ils ont complètement saccagé un café de la chaussée de Louvain, tenu par un citoyen d'origine arménienne.

Depuis la reconnaissance du génocide arménien par la Commission des Affaires Etrangères du Congrès américain et l'intensification des combats entre l'armée turque et la guérilla kurde dans le sud-est de la Turquie, les jeunes Turcs de Bruxelles sont systématiquement provoqués par les sites turcophones soutenus par l'Ambassadeur de Turquie. Dimanche, des messages agitateurs ont été diffusés par SMS dans la communauté turque.

Ce qui est scandaleux de la part des autorités belges, c’est que malgré ces provocations évidentes, elles n'ont pris aucune mesure sérieuse pour empêcher des agressions éventuelles. Or, dans le passé, les forces de sécurité étaient fortement mobilisées en cas de manifestation devant l'Ambassade des Etats-Unis. Pour cette manifestation sauvage, on n'a chargé que quelques policiers, bien trop peu nombreux pour empêcher ces débordements et cette agressivité.

Le fait que ces provocations s'effectuent en langue turque ne constitue pas une excuse pour ne pas pouvoir estimer l'ampleur de cette mobilisation car il y a beaucoup de personnes d'origine turque se trouvant dans la police, dans les collèges et conseils communaux voire même dans les assemblées régionales et fédérales. Ces personnes ont des relations privilégiées avec l'Ambassade de Turquie ainsi qu’avec les médias turcs. Donc, elles sont parfaitement au courant de ces provocations.

Qui plus est, il ne s'agit pas de la première agression ultranationaliste turque commise à Bruxelles. Dans le passé, les communautés non-turques en provenance de Turquie ont été plusieurs fois la cible des Loups Gris.

Au début 1994, cent cinquante Kurdes participant à une marche pacifique ont été agressés par plusieurs centaines de Loups Gris quand ils sont arrivés à Saint-Josse.

Cinq ans plus tard, le 17 novembre 1998, l'Institut Kurde de Bruxelles, le Centre Culturel Kurde et un local assyrien ont été attaqués et incendiés par les Loups Gris devant la police.

Le 10 décembre 2005, un engin incendiaire a été lancé dans les locaux du bureau du parti pro-kurde DEP, détruisant la porte d’entrée.

Le 2 décembre 2006, des centaines de Loups Gris s'étaient rassemblés place Saint-Josse pour attaquer les locaux kurdes après la distribution d'un appel contre la présence d'une association kurde située à Saint-Josse-ten-Noode, mais grâce aux mesures préventives prises par la police, cette tentative a échoué.

Toutefois, dans la nuit du dimanche 1er avril 2007, les locaux de la même association ont été ravagés par un incendie criminel. A l'étage, les habitants ont été exposés au risque de brûler vifs.

Alors que les associations démocratiques oeuvrent pour une cohabitation harmonieuse parmi les communautés en provenance de Turquie, l'ambassadeur turc à Bruxelles, en réagissant comme un gouverneur colonial, continue de menacer la paix communautaire dans les communes de Saint-Josse et Schaerbeek.

Dans une interview qu'il a accordée au quotidien turc Hürriyet du 21 avril 2007, l'ambassadeur prend même comme cible le bourgmestre de Saint-Josse, Jean Demannez, en ces termes: "Hé toi! Qui es-tu? Qui t'a donné cette mission? Comment se fait-il que tu puisses qualifier mes compatriotes comme Turcs, Kurdes, Arméniens, Assyriens? Personne ne peut soumettre mes compatriotes à une telle division ethnique. Nous ne permettons jamais de diviser ainsi nos compatriotes!"

Les communautés kurde, arménienne et assyrienne vivent actuellement dans un trou noir créé en Belgique par le régime répressif d'Ankara en raison du laxisme de certains hommes politiques belges; un trou noir qui peut générer, à n'importe quel moment, une nuit de cristal, et même une purification ethnique dans la Commune de Saint-Josse.

Ayant réagi dans le passé contre toutes les agressions précitées, nos organisations issues de l'émigration politique en provenance de Turquie:

* appellent tous les responsables politiques à assurer la protection des communautés non-turques et des opposants du régime d'Ankara contre les agressions criminelles des Loups Gris, protégés par l'Ambassade de Turquie, par les élus belges d'origine turque et malheureusement par certains leaders de partis politiques en quête des votes des électeurs nationalistes turcs.

* demandent l’ouverture immédiate d’une enquête afin d’identifier et punir les agresseurs et surtout les instigateurs de cette terreur politique.

L'Association des Arméniens Démocrates de Belgique

Les Associations des Assyriens de Belgique

L'Institut Kurde de Bruxelles (http://www.kurdishinstitute.be )

La Fondation Info-Türk (http://www.info-turk.be )

Contact: Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. , tél: 02-215 35 76 (F) Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. , tél: 02-230 89 30 (N)

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