Pour une grève générale de 24 heures en front commun FGTB-CSC!
Par LCR le Mardi, 20 Septembre 2005 PDF Imprimer Envoyer

La FGTB appelle à une grève de 24 heures pour ce vendredi 7 octobre afin de faire pression sur le gouvernement dans le cadre des négociations sur les fins de carrière et le financement de la Sécu. Il était temps!

Les projets gouvernementaux, dictés par la Stratégie de Lisbonne de l’Union européenne et activement soutenus par le patronat, sont inacceptables. Alors que des centaines de milliers de jeunes sont au chômage, c’est une provocation que d’imposer aux gens de travailler plus longtemps, de supprimer peu à peu leur droit à la pré-pension tout en révisant à la baisse le calcul des pensions.

Malheureusement, il faut constater que peu de choses ont été faites pour préparer les travailleurs/euses, concrètement et à la base, pour cette importante bataille. C’est dès l’imposition de l’accord interprofessionnel 2005-2006 par le gouvernement – qui impliquait pratiquement un gel des salaires - qu’il aurait fallu mobiliser les travailleurs/euses afin d’imposer un rapport de forces qui leur soit favorable.

Les directions syndicales s’y sont refusées, tout comme elles n’ont pas voulu organiser la grogne profonde provoquée par la hausse des prix du mazout et les nombreux licenciements qui frappent aujourd’hui tous les secteurs. C’est en effet à une véritable hémorragie de pertes d’emplois que l’on assiste depuis peu : c’est autour de 5.000 postes de travail qui vont disparaître en Belgique et près de 100.000 dans le monde ! (1).

Malgré tout, la base syndicale fait preuve d’une forte combativité. Les grèves, les arrêts de travail et les préavis de grève dans la santé, à La Poste, à la SNCB, la combativité de certains secteurs (SETCa, CGSP, Métallos) ou régionales (Charleroi, Anvers) démontrent que le potentiel et la volonté existent pour mener une lutte déterminée et de longue haleine.

Mais c’est malheureusement en ordre dispersé que le mouvement ouvrier va s’engager dans la lutte puisque la direction de la CSC a décliné la proposition de la FGTB de mener en front commun la grève du 7 octobre prochain. Ne pouvant malgré tout ne rien faire, la CSC évoque la possibilité de mener sa propre grève pour… le 10 octobre.

Cette division va à l’encontre les intérêts des travailleurs/euses dont la force réside justement dans leur nombre et dans leur unité. Une véritable grève générale ne peut être efficace dans tous les secteurs de la société et dans tout le pays que si elle est appelée par les deux principales organisations représentatives des travailleurs/euses. C’est pourquoi nous demandons aux affilié/es de la CSC de faire pression sur leur direction afin que cette dernière revienne sur sa décision et joigne toutes ses forces à la FGTB ce 7 octobre.

Il faut également tout faire pour que cette grève du 7 octobre ne reste pas sans lendemains. Il faut préparer un vaste plan d’actions et de revendications nationales capable de fédérer toutes les luttes sociales, non seulement contre les projets gouvernementaux sur les fins de carrière, mais également sur la situation inacceptable dans les secteurs des soins de santé, à La Poste, à la SNCB, à Belgacom., etc.

Les travailleurs/euses en ont marre de subir des restructurations et des licenciements à répétition, de voir leurs salaires gelés, leur pouvoir d’achat diminuer, les coûts de la vie augmenter, leurs conditions de travail se dégrader et se précariser, et de craindre par-dessus tout cela de ne pas pouvoir prendre leur pension dans de bonnes conditions. Après 30 ans d’austérité et de néolibéralisme, il est temps de renverser la vapeur et d’imposer une toute autre politique. La victoire du « non » au Traité constitutionnel européen en France et les récentes élections en Allemagne démontrent qu’il est possible de lutter efficacement contre le néolibéralisme.

Le POS appelle à soutenir la grève du 7 octobre prochain sur base des mots d’ordre suivants;

  • Pour une grève générale en front commun FGTB-CSC
  • Pour un plan d’actions et de revendications au-delà du 7 octobre
  • Bas les pattes du droit à la pré-pension!
  • Pour la pension à 55 ans avec embauche obligatoire d’un/e jeune travailleur/euse!
  • Pour la liaison automatique des allocations et des salaires au bien-être!
  • Pour la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité (dont les produits nécessaires au chauffage domestique)!
  • Financement de la Sécu: c'est le patronat qui doit payer. Pas de nouvelles baisses des charges patronales!
  • Pour un impôt sur les grosses fortunes

Contre le chômage : non à la chasse aux chômeurs ; réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche ; et interdiction des licenciements pour les entreprises qui font des bénéfices!

Parti Ouvrier Socialiste

Note:

(1) Sur le front de l’emploi, cette rentrée sociale est tout bonnement catastrophique. Alors que les profits des multinationales (et singulièrement des grandes entreprises pétrolières) connaissent des sommets, des dizaines de milliers d’emplois sont en passe d’être supprimés dans le monde, en Europe et en Belgique. Pourtant, la situation financière des entreprises est globalement bonne. Pour les patrons du « capitalisme de casino », la principale raison à cette saignée est « d’anticiper la concurrence » et de dégager des marges de rentabilité encore plus élevées ! Petit tour (non exhaustif) d’horizon sur cette hécatombe:

BASF-Feluy : Un plan de restructuration annoncé le 15 juin prévoit la suppression de 197 emplois sur 300.

BECKAERT : Le groupe belge a annoncé le 20 septembre un plan de restructuration qui entraînera la perte de 210 emplois sur les sites de Hemiksem (82 emplois) et de Lanklaar (125 emplois).

HELWETT-PACKARD : Supprime 14.000 emplois dans le monde, dont 6.000 en Europe, 1.300 en France et 145 en Belgique (sur 1.300 postes de travail)

SONACA-Gosselies : 279 emplois sur 1.779 seront supprimés d’ici 2008 (dont 129 pré-pensions et 35 non-renouvellement de CDD et 115 licenciements « secs »)

BELGACOM : plusieurs centaines de postes de travail seront supprimés d’ici la fin 2005. On, évoque le chiffre de 2.000 personnes concernées sur un effectif total 16.400

GMO-Overpelt : L’entreprise d’outillage ferme ses portes pour cause de faillite, laissant 64 travailleurs sur le carreau

SUDZUCKER : L’entreprise allemande prévoit la délocalisation partielle vers le Chili de sa raffinerie de chicorée d’Oreye. La réduction de 50% de la production sur ce site entraînerait la disparition de 250 emplois.

NESTLE Hamoir : Au mépris de ses promesses antérieures, la direction a annoncé le 23 septembre la fermeture pure et simple de son site à Hamoir, sur les 112 travailleurs, à peine une trentaine pourraient être sauvé en cas de rachat de l’usine.

HEIDELBERG-GRUP : Le cimentier allemand qui emploie 42.000 personnes dans le monde prévoit de supprimer 1.100 postes de travail en Europe (sur 25.000). En Belgique, c’est sa filiale Interbéton qui risque d’en pâtir

SNCB : les chemins de fer compteront 3.000 emplois en moins d’ici la fin 2005… tout en recrutant 450 conducteurs et accompagnateurs…

SIEMENS : La multinationale allemande va dissoudre sa branche logistique et supprimer 2.400 emplois en Allemagne d’ici 2007 sur les 164.000 qu’elle compte dans ce pays (430.000 salariés dans le monde. En Belgique, forte inquiétude chez les 500 salariés de Siemens-Bénélux.

VOLKSWAGEN : Malgré l’accord conclu avec les syndicat en 2004 d’un gel des salaire en échange du maintien des emplois jusqu’en 2011, VW compte supprimer entre 14.000 et 30.000 emplois en 3 ans (pré-pensions et « départs volontaires »). Malgré les paroles rassurantes de la direction, l’inquiétude reste vive à VW-Forest.

AMP : Les travailleurs de l’Agence et Messagerie de la Presse ont mené plusieurs arrêt de travail, la crainte existe qu’un plan de restructuration ne supprime 140 emplois.

LA POSTE : Avec la disparition d’un tiers des bureaux de poste suite à l’alliance stratégique avec le poste danoise, il est clair que des pertes d’emplois seront nombreuses, surtout lorsque l’on entend le porte-parole de La Poste déclarer que « 10 personnes y font le travail de 7 »…

Inquiétudes également pour l’emploi à la FN-Herstal, à La Poste, Suez-Electrabel…

Et ailleurs dans le monde, les restructurations se multiplient également : 5.000 emplois menacés chez Mercedes, 15.000 chez Deutsche Telekom, 9.000 chez Delta Airlines, 200 seront supprimés à Imperial Tobacco, 2.500 chez WM Morison, 10.000 postes supprimés chez Sony d’ici 2007… En tout, c’est autour de 5.000 emplois qui vont disparaître en Belgique et près de 100.000 dans le monde !

Voir ci-dessus