Un cycle qui prend l'eau
Par Claude Danglot le Lundi, 01 Octobre 2007
Le changement climatique global va probablement altérer le cycle de l'eau. Cela aura un impact sur la disponibilité et la qualité des ressources en eau.
Avec le changement climatique, la quantité, l'intensité et la distribution des précipitations au cours du temps vont probablement changer. Des températures hivernales plus élevées affecteront la proportion d'eau tombant sur la Terre, et donc la quantité d'eau qui sera stockée sous forme de neige et de glace, ainsi que le moment où ce stock sera libéré.

Pendant des années, les montagnes enneigées et les glaciers ont joué un rôle de réserve en eau pour la planète, mais le réchauffement climatique accélère la fonte des glaciers, notamment ceux de l'Himalaya. Depuis le milieu des années 1970, une hausse de la, température moyenne de 1,2°Ca été enregistrée dans cette chaîne montagneuse, soit le double de la hausse enregistrée à cette latitude, sur la même période, ailleurs sur la planète. En Inde, le glacier Gangotri, long de 26 kilomètres, qui alimente le Gange, recule de 23 mètres par an. Celui de Bara Shigri, un des glaciers les plus importants d'Inde, recule de 36 mètres par an.

Dans les zones forestières, la combinaison de températures plus élevées et de sols plus secs, dus à l'avance de la fonte des neiges ou à de plus longues périodes de sécheresse, va entraîner un accroissement sensible du nombre et de l'intensité des feux de forêt Dans ce cas, la couverture végétale change, de même que les caractéristiques de l'écoulement des eaux dans le bassin versant considéré.

Moins spectaculaire, mais tout aussi important, est le fait que la quantité d'eau transpirée par les plantes, qui alimente et réfrigère l'atmosphère en eau, sera influencée négativement par la moindre disponibilité de l'eau du sol, et positivement par les concentrations plus élevées de CO2, stimulant la croissance des plantes. La résultante entre ces deux effets dépendra particulièrement des conditions locales. De plus, la variation de la quantité d'eau s'infiltrant dans le sol changera à la fois le niveau des aquifères et l'alimentation des eaux souterraines, ainsi que, par différence, la quantité d'eau qui restera en surface pour alimenter les rivières et les fleuves.

La littérature scientifique est riche d'études montrant le potentiel de changement de la modification climatique sur les composantes individuelles du cycle de l'eau. Le changement le plus probable verra s'accroître les précipitations moyennes globales, parallèlement à l'accroissement des températures. Ceci est lié à l'accroissement de l'évaporation, qui augmente avec le réchauffement, parce qu'une atmosphère plus chaude peut retenir davantage d'eau. Pour un accroissement de la température atmosphérique de 1°C, la capacité de rétention d'eau de l'atmosphère s'accroît de 7%.

Le consensus scientifique global s'accorde à penser qu'il y aura une augmentation de 1% à 2% des précipitations par degré celsius de réchauffement lié à l'effet de serre créé par le CO2 Les précipitations n'augmenteront pas de façon uniforme sur tous les territoires. Elles augmenteront surtout dans les pays à latitude élevée, beaucoup moins dans la région équatoriale, et elles diminueront sensiblement dans les zones subtropicales.

En ce qui concerne la qualité de l'eau, elle sera liée, sur le plan microblologique, au rechauffement climatique qui entraîneraun bouleversement des écoystèmes aquatiques permettant ainsi la progression vers le nord d'espèces pathogènes, dont l'expansion était autrefois limitée par une trop basse température. Sur le plan chimique, la pollution est déjà tellement importante, qu'elle ne sera probablement pas sensiblement modifiée par le réchauffement climatique.

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